Nous
rencontrons parfois sur notre route, des
gens qui nous touchent d’une façon un peu plus significative, des personnes qui
laissent des traces au cœur de nous-mêmes.
Bachir est l’une de ces personnes pour moi.
Nous nous
sommes rencontrés alors qu’il était conseiller à l’ambassade du Niger au
Canada. En fait, à mon retour du Niger
en 2002, il fut le premier à qui j’ai raconté mon aventure au Niger. Il m’avait écouté avec une immense attention
et à la fin de mon récit, il m’a dit :
- Tu
sais, quand j’avais 12 ans, ma mère m’a envoyé passer une semaine avec la
famille en brousse pour que je m’endurcisse en expérimentant la vie nomade de
mes ancêtres. J’ai trouvé cela très difficile.
Toi, ce que tu viens de vivre, est encore plus difficile, plus long que
ce que j’ai réussi à faire. La vie est
dure là-bas. Tu es très brave.
Bachir
savait ce que je venais de vivre. Il ressentait dans ses tripes ce que j’avais
ressenti. Depuis ces instants, un lien invisible nous unit, par delà les
frontières, par delà les continents. Ni le temps, ni l’espace ne peut
l’altérer.
Ce soir,
Bachir m’a invité à souper avec sa famille. À 18 :00, il passe me chercher
dans son automobile… Je n’étais pas encore assise qu’un fou-rire éclate. C’est moi qui ai l’habitude de conduire! Jamais, je n’ai vu Bachir au volant.
- Louise,
tu veux prendre le volant?, dit-il en riant de bon cœur.
J’ai passé
mon tour.
- Voyons
ta façon de conduire dans le sable! En
fait, c’est comme la conduite dans la neige…
Ses enfants
nous attendaient dans la rue, devant la porte de sa maison. À l’intérieur,
toute la famille s’était réunie pour l’occasion. C’était une grande fête de
famille et je me suis sentie, d’emblée, bienvenue, acceptée chaleureusement
comme un membre de la famille, élargie bien sûr. C’est ça aussi l’Afrique! C’est ça aussi le
Niger!
La femme de
Bachir avait préparé un festin africain : du poulet avec sauce, du riz,
des frites, et du capitaine.
Attention! Pas le capitaine du
bateau… Comme le dit bien mon amie
Hélène Mousseau, « En Afrique, le capitaine est un poisson, l’avocat, un
fruit et le gendarme, un oiseau. » Nous avons mangé du succulent capitaine…
venu directement du fleuve Niger.
Puis, nous
avons échangé sur l’avancement de mon travail, sur le sien. Bachir est
maintenant conseiller du premier ministre du Niger. Et nous avons concocté des
plans, exactement comme nous avions l’habitude de le faire pendant son séjour
au Canada. Rien n’a changé entre nous.
Il m’a enfin
fait faire le tour du propriétaire de son domaine privé. Il a une très grande cour et dans sa cour,
une mini ferme avec des moutons, un jardin, des arbres et la chambre à coucher.
Oui! Toute la famille dort à la belle étoile sous des filets qu’ils installent
la nuit venue. Ah! Les chanceux! L’air
est bon la nuit et le ciel, étoilé. Ça
vaut bien mieux qu’un 5 étoiles… Ils ont des millions d’étoiles…
Je suis
rentrée le cœur léger, heureuse d’avoir cotoyé la belle grande famille de Bachir au
Niger. Nous nous reverrons. InchAllah!
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