Bienvenue au Guatemala!

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Lac Attitlan, Guatemala

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dimanche 2 juin 2013

Abalak



     Le hasard, s’il existe... fait bien les choses.

Je me baladais parmi des artisans de cuir, les artisans de bijoux d’argent, un peu nonchalamment, sous une chaleur difficilement supportable. Ils étaient nombreux, tous des hommes.  Certains installés à l’extérieur, à l’ombre, sur des nattes usées, d’autres assis sur un sol de ciment dans des cases de terre cuite surchauffées, sans aération autre que l’air chaud qui passe par la porte ouverte.





Il était fascinant de les observer, assis par terre, martelet en main, cogner l’enclume de métal et forger les bijoux qui font la renommée du Niger.  Des bijoux en argent originaux aux formes qui font rêver de désert et de sable.


Dans une de ces cases, un groupe d’hommes attire mon attention.

    -  Viens! Viens voir comment je fabrique une boucle d’oreille en argent, m’interpelle l’un d’eux.

Je décide de m’y attarder, sans raison « apparente ».

     - Regarde, je vais te montrer comment je fabrique une petite boule.

Clac clac clac.... son petit marteau cogne l’argent, façonnant une minuscule boule argentée en un rien de temps.  Fier de son travail, il recommence une autre boule, en chantant cette fois.

     - J’adore chanter les chants traditionnels touaregs.  Tu veux que je te chante?

Et il a chanté pour moi, sans cesser de cogner sur l’enclume.

J’ai oublié de quelle façon la conversation s’est tournée vers la ville d’Abalak. J’ai tout à coup appris, avec un immense surprise, que tous ces hommes habitent Abalak, cette ville située à 800 km de la capitale, là où j’ai acheté une « maison ».  Lorsque je leur annonce que je connais le marabout Abdoulaye, ils sursautent.

    -  Quoi? Celui qui habite en haut de la côte?

    -  Oui!  J’ai acheté une maison de Abdoulaye.  Vous connaissez Sanda?

C’est à ce moment qu’à leur tour, ils peinent à croire en lançant, presque en choeur :

       -  C’est toi, l’amie de Sanda!  La canadienne...


    -  Oui..  c’est moi.

D'un seul coup, au même instant, ils se sont tous levés... Nous sommes devenus, pendant ces précieux instants, frères et soeur.  Nous avons sympathisé. Ils ont scruté attentivement les huit pages de photos couleurs de mon livre «SOIF », qui raconte l’histoire de mon voyage avec Sanda.  Ils ont reconnu leur amis, leurs frères, « ma » maison...

Mes nouveaux amis d'Abalak

   - Reviens quand tu veux. Nous sommes toujours là, chaque jour!

    - Oui! Je reviendrai.

Le coeur agrandi, je suis repartie continuer ma vie. En m'éloignant, les bruits de l'enclume avaient repris.


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