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Lac Attitlan, Guatemala

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vendredi 7 juin 2013

L'excision

Cette histoire, je n’en ai pas été témoin parce qu’elle se passe dans une commune éloignée de la capitale.  Je la raconte comme elle m’a été racontée par mon amie Nana Aicha Foumakoye, une des ambassadrices pour le CONIPRAT, comité national contre les pratiques néfastes au Niger.

Ceci s’est passé mardi dernier dans le village de Makalundi où s’étaient réunis pour l’occasion des hommes, des femmes et des enfants de vingt (20) villages des alentours.  Cette rencontre est le fruit d’un travail de longue haleine parce que des mentalités ancrées depuis des générations, cela ne se change pas en un jour.

Il a fallu, du temps, des pourparlers, des comités, de la sensibilisation de toutes les sortes.  Par exemple, il a fallu prouver que l’excision n’était pas une pratique inscrite dans le Coran à des gens qui ne savent ni lire ni écrire. Il a fallu trouver un travail alternatif pour ces exciseuses qui gagnaient leur vie en amputant les jeunes filles de leur féminité naturelle, de leur vie sexuelle, de leur santé physique et psychologique et trop souvent, de leur vie.

Il a fallu prouver bien des choses, pendant de longues années... Dans ce cas-ci, plus de trois ans.


Mardi dernier, pour célébrer l’occasion, plus de trente ambassadrices se sont déplacées en autobus depuis Niamey pour aller appuyer les gens de ces vingt villages qui avaient décidé d’arrêter volontairement cette pratique.  Mon amie Nana Aicha Foumakoye y est allée.


Il y a eu des discours des chefs de villages et des représentants des ONG. Pour amuser les gens, il y a eu des sketches, des chansons, des danses reflétant la culture gourmanché.  Puis, des témoignages d’hommes et des témoignages de femmes, le tout sous la présidence de la Première Dame Dr. Malika Issoufou, Marraine de la lutte contre l'excision qui a affirmé haut et fort: “Cette cérémonie m'offre l'opportunité de réitéré mon engagement à accompagner toute initiative visant à éradiquer les mutilations génitales féminines et toute autre forme de violence qui porte atteinte à la dignité et à la santé de la femme et de la fille''. 

Finalement, devant une foule attentive, les exciseuses se sont levées. Elles ont remis leurs couteaux aux chefs traditionnels des villages. Puis, les chefs, plus âgés ont remis les couteaux aux plus jeunes, les jeunes ont remis les couteaux au maire de la commune. Enfin, ils ont creusé un trou dans la terre.  Un grand trou.  Et, ils ont enterrés les couteaux!

Pas seulement symboliquement  mais véritablement.  Un symbole qui porte un magnifique message humain et un grand pas pour arrêter une violence faite aux femmes!

Louise


* ONG CONIPRAT Comité Nigérien sur les Pratiques Traditionnelles , une ONG qui lutte depuis 1990 pour éradiquer les pratiques traditionnelles néfastes et promouvoir celles qui sont bénéfiques.

... les changements sont aujourd'hui appréciables sur le terrain et à en croire les résultats des enquêtes démographiques, de santé, et à indicateurs multiples, la prévalence nationale des mutilations génitales féminines était passée en l'espace de 8 ans de 5% à 2,2% soit une réduction sensible de presque de la moitié.  Source: Le Sahel  Date: 16/05/2013

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