La pluie
des mangues se fait attendre.
On me dit
qu’à cette époque, chaque année, une pluie bienfaisante tombe sur le Niger, du
moins sur le sud, là où poussent les mangues.
Cette pluie, généralement intense, tombe à point. Pourquoi? Présentement, les mangues sont vertes et jeunes
encore dans les centaines de manguiers de la capitale. Je dis des centaines parce que j’en vois partout et que j’adore les mangues. Je peux à peine attendre qu’elles soient
mûres. Et c’est grâce à cette pluie qu’elles mûriront et qu’elles se feront aguichantes
dans tous les marchés de Niamey.
Aujourd’hui,
elle est presque venue cette légendaire pluie. Enfin, trois
grains de pluie sont descendus du ciel et je les ai manqués. J’étais à l’intérieur quand ils sont
tombés. C’était une toute petite pratique
de la part de dame nature qui se prépare à inonder les manguiers, et nous aussi du même coup. Je crois que tout le monde
attend, impatiemment, ce baume de
fraîcheur de la nature.
Cependant,
aujourd’hui, il est venu un autre
phénomène. Et celui-ci, je l’ai vu. Le vent!
Le vent s’est levé violemment d’un seul coup. Les habitués l’ont vu
venir, moi pas. Le ciel s’est couvert de nuages foncés tout d’un coup, puis,
des secousses de vent ont gonflé l’air chaud d’humidité. J’ai senti l’humidité pour la première fois
depuis mon arrivée… C’est bon mais l’humidité gonfle aussi la chaleur et la rend insoutenable. Heureusement, cela
n’a pas duré. Seul, le vent a continué à faire tourbillonner tout ce qu’il
trouvait sur sa route. Vous imaginez les
fameux sacs de plastique dont j’ai parlé l’autre jour? Le ciel rempli de sacs flottant dans le vent tels les cerfs-volants sur la Place
Tiennnamen à Pékin.
Le vent
chasse aussi le sable fin du sol. Cette
fine poussière se retrouve soudainement à l’intérieur de mes oreilles, dans mes
yeux et bientôt, dans ma bouche. Je
demande au chauffeur :
- Est-ce
possible que des grains de sable soient dans ma bouche?
- Bien sûr.
C’est de la poussière très fine. Elle entre
partout.
- Regarde
sur le bord des routes, lui dis-je. Les
gens continuent de cuire la viande sur les étals malgré tout ce sable….
- Eh oui,
dit-il d’un ton désoeuvré en tournant un coin de rue achalandé. Ce sera
l’assaisonnement.
Je me
souviens de mon voyage avec Sanda en 2002. Je me souviens du riz-maca
assaisonné aux grains de sable…
Mais la
pluie des mangues, elle, se fait attendre.
Louise
La pluie des mangues, en 1975 lorsque j'étais au Niger, était la première pluie de l'année, en principe elle tombait assez violemment. Le miracle que cette pluie accomplissait se situait à l'extérieur de Niamey, là où le sol rouge de latérite est sec et désertique. Après la pluie, en quelques heures, le sol verdissait et, rapidement, dans les jours qui suivaient, des fleurs très colorées, à tiges courtes, sortaient de terre. Le désert était devenu un jardin !
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