Hier soir, j’étais invitée au souper d’aurevoir de mes amis Ariane, Denis et de leurs deux enfants. Ils prennent l’avion cette nuit vers la France. Les voisins, les amis, la famille élargie… nous étions un bon groupe pour leur souhaiter un bon voyage ainsi qu’un retour sur le sol nigérien dans les plus brefs délais.
La femme du gardien a cuisiné le plat. Une assiette géante de riz assaisonné, de courges et de choux couronné par des pièces de poissons bien cuits. Un autre festin à l’africaine! C’est en riant, en jasant, en se rappelant les bons souvenirs et en projetant de futurs souvenirs dans l’univers que nous partageons ce repas.
Le gardien nous concocte un délicieux thé à la touareg ou à la peule que l’on sirote juste avant de penser à rentrer chacun chez soi afin de laisser nos hôtes boucler leurs derniers bagages. J’avais réservé un taxi qui je connais bien mais celui-ci a dû annuler à la dernière minute pour cause de mortalité dans sa famille. Oups! Comment rentrer chez moi?
Un des invités, dénommé Elvis, me voyant un peu déstabilisée, m’offre instantanément son aide :
- Louise, je peux te ramener chez toi si tu connais la route.
- Oui, je connais la route. Je t’indiquerai, lui dis-je en pensant qu’il avait un véhicule à quatre roues.
- Viens. On part en moto!
- En moto? Dans le sable? Tu peux faire ça? Ce n’est pas facile.
- Je suis habitué. Pas de problème! Je te ramène, insiste-t-il en m’offrant son casque de moto.
Me voilà derrière ce jeune homme fougueux sur des routes ensablées sur lesquelles les autos s’enlisent. Il conduit prudemment, presque trop. Ses jambes doivent soutenir la moto à plusieurs reprises. Et, à plusieurs reprises, je lui offre de descendre et de marcher, histoire de traverser une dune ou deux… mais il refuse et continue. Il faut atteindre le goudron.
Jusqu’au premier virage, ça va. Mais nous prenons à droite, une rue trop tôt. Je croyais connaitre la route… Le sable est vraiment profond et nous laissons des traces dans cette rue sombre. Pas de lune ce soir. La vie est quand même bonne car nous rejoignons le goudron sans mésaventure.
Mais, un nouvel obstacle se pointe à l’horizon : la circulation. Il y a beaucoup d’automobiles, de taxis, et de motos qui se croisent, qui s’entremêlent. Elvis ne se laisse nullement impressionner et, avec un calme et une précision impeccables, il navigue son trajet sans broncher.
Derrière lui, c’est moi qui le guide :
- À droite au feu rouge!
- D’accord! Pas de problème.
Un peu plus loin, je lui indique trop tard le virage sur ma propre rue, ce qui nécessite un léger détour. Il me déposera devant la porte de ma maison. Curieusement, mon collègue André est dans la rue avec le gardien. Tous les deux tardent à me reconnaître avec ce casque, assise sur une moto, derrière ce beau jeune homme. C’est André qui prendra la photo.
Merci Elvis! À une prochaine peut-être!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire