La résilience,
c’est comme la chaleur. Il y a des endroits sur cette planète où il n’y
en a pas assez et d’autres endroits où il y en a trop…
Qu’est-ce que
la résilience?
Selon Wikipedia, le mot résilience désigne de
manière générale la capacité d'un organisme, un groupe ou une structure à
s'adapter à un environnement changeant.
À un niveau plus
individuel, la résilience est un
phénomène psychologique qui
consiste, pour un individu affecté par un traumatisme,
à prendre acte de l'événement traumatique pour ne plus vivre dans la dépression et
se reconstruire. La résilience serait rendue possible grâce à la structuration
précoce de la personnalité, par des expériences constructives de l'enfance.
Au Québec, on parle de plus en plus des effets positifs de la résilience.
Au Niger, aucun
besoin de l'évoquer, elle fait partie intégrante de la vie.
Prenons cette
rencontre à laquelle j’ai été conviée ce matin. Une quarantaine de femmes
agricultrices installées plus ou moins confortablement dans une grande salle
non climatisée. Ces femmes ont été choisies pour participer à ce forum parce
qu'elles sont des leaders dans leurs communautés respectives.
La plupart sont
venues de loin, de très loin même. Elles sont venues passer trois jours à
Niamey pour discuter entre elles. C’est un forum féminin. Nous en sommes
à la troisième journée de rencontres.
Plusieurs sont venues avec leur bébé.
Quelques-unes allaitent, d’autres tiennent dans leurs bras le bébé endormi,
d’autres, le bébé emballé dans un pagne accroché dans leur dos, le bercent
en marchant autour de la salle. C'est magnifique!
Dehors, il fait
44C. Le soleil est au zénith et frappe sur le toit de tôle. Heureusement des
ventilateurs dispersent l’air trop chaud et crée une brise constante. Ça
va... Mais, tout à coup, coupure de courant. Les ventilateurs
s’arrêtent. Tout doucement, une chaleur torride s’installe, l’air ne
bougeant plus. Même près de la porte ouverte où je me trouve, la chaleur est inconcevable. Je
sue à grosses gouttes sous le menton et le long de mes oreilles. Je perds beaucoup
d’eau. Mais moi, j’ai de l’eau à boire. Elles, elles n’en ont pas. Et, elles ne se plaignent pas. Incapable de résister
plus longtemps, je sors de la pièce. Elles ne bougent pas. Elles endurent
l’inacceptable.
Lorsque je reviens participer aux débats, elles n'ont pas bronché. Je les
observe. Elles acceptent, tout simplement. Toutes! Par contre, quelques bébés
commencent à pleurnicher. Et, ces mères continuent à débattre les points à
l’ordre du jour. Elles sont très fortes ces femmes nigériennes.
N'en pouvant
plus, je demande à l’animatrice de faire une pause santé, ce qu’elle accepte
avec un plaisir évident. À l’extérieur, des hommes ont déposé sur de longues
tables des baguettes de pain, du café et du thé. C’est l’heure de la pause...
Enfin, une pause... Enfin, un peu d'air...
Mais, elles
reprendront, sans se plaindre, les débats.
Accepter ce qui
est!
Quel beau message. La vie peut être simple quand on le DÉCIDE. C'est ce que fait ce peuple, c'est ce que font les Africains, Africaines qui n'ont que cette réalité. Comme vous dites dans un autre texte, ils vivent le moment présent...comme ils se présentent.
RépondreSupprimerMerci de nous partager vos expériences.
Monique Tessier (retraitée de l'enseignement qui rêve d'aller faire de la coopération internationale).