Le moringa

Ah!  Le moringa!  Vous connaissez?  Pas le merengue...  Le moringa.  Je ne le connaissais pas avant d’arriver au Niger.  J’en avais entendu parler par mon ami belge, Louis de Rickel, qui me disait :

    -  C’est une plante. Une plante comestible qui possède des propriétés extraordinaires.  Il faut la rechercher pendant ton séjour au Niger.  Tes agriculteurs t’aideront à la trouver.

La plante m’a trouvée.

J’arrive tout juste du petit marché de Niamey avec deux amies nigériennes habituées à se balader dans le petit marché. Elles connaissent bien les vendeuses de moringa. Nous sommes allées chez la meilleure vendeuse, celle qui vend le plus rapidement. Nous avons fait la queue... Et, fort heureusement, nous sommes arrivées tout juste avant que son stock quotidien ne soit totalement épuisé. Quelques minutes plus tard, il aurait fallu attendre au lendemain.

Je l’ai vue déposer dans deux « sacs de plastique » une quantité égale, pesée à la main, de feuilles de moringa déjà cuit. Nous avons ensuite acheté l’ail, les concombres, des épices, des oignons et surtout... du tourteau d’arachides. 

Feuilles de moringa

Du tourteau d’arachides? Oui! C’est, en fait, des arachides grillées et écrasées, ce que nous appelons du beurre d’arachides frais du jour. Cette vendeuse aussi, apporte chaque matin au petit marché, une quantité de cette pâte d’arachides dans un très grand bol, une quantité qui suffit pour la journée.  Quand elle a tout vendu, elle rentre à la maison.  Nous sommes arrivées à son kiosque, juste à temps.

    -  Tu dois goûter au moringa avant de quitter le Niger, répétaient mes amies.

Elles ont préparé pour moi un plein bol de moringa assaisonné à l’arachide. 

Quand on parle de mettre les mains à la pâte, ce fut vraiment le cas.  Deux mains droites agiles brassaient le moringa avec les légumes et les épices. Le mélange n’était pas aussitôt fait, qu’il fut aussitôt mangé!   Le contenu est disparu en un clin d’oeil.  J’ai cru, un instant, que la quantité suffisait pour deux jours de provisions...  Mais non! Il a duré quelques minutes, à peine.

Cette plante est douce et légèrement sucrée au goût mais le plus important, c’est son apport nutritionnel impressionnant dont voici quelques détails :

Le moringa contient

7 fois plus de vitamine C que les oranges

4 fois plus de vitamine A que les carottes

4 fois plus de calcium que le lait

3 fois plus de potassium que les bananes

2 fois plus de protéines que le yogourt

Et, ce n’est pas tout! Tout, dans cette plante, est utilisable, des feuilles aux racines. Voici quelques exemples que j'ai découvert en cherchant à mieux la connaître :

LÉGUME:

·       Gousses vertes, feuilles, fleurs et graines
grillées.

HUILE:

·       Les graines contiennent au poids 40% d’huile.

·       Utilisé en cuisine, pour la fabrication du savon,
produit de base cosmétique et dans les
lampes.

COAGULANT POUR L’EAU:

·       Utilisé traditionnellement pour le traitement de
l’eau pour la maison en Inde, au Soudan et en
Indonésie.

·       Utilisé à grande échelle dans le traitement des
eaux au Malawi.

Sanda, au pied d'un moringa, entouré de gousses de moringa

AUTRES UTILISATIONS:

·       Toutes les parties de la plante s’utilisent dans
la fabrications des médicaments divers.

·       Les graines en poudre servent d’onguent pour
traiter les infections bactériennes courantes de
la peau.

·       Les feuilles et les tourteaux de graines sont
utiles comme fourrage pour les bêtes ou
comme engrais pour la terre.

·       Plantation en haies vives et pare-vents.

·       Bois de chauffage après élagage
(des branches principales, ce qui encourage la pousse des branches basses et transversales).

Source : 

http://tilz.tearfund.org/Francais/Pas+%C3%A0+Pas+11-20/Pas+%C3%A0+Pas+20/Moringa+oleifera+Un+arbre+aux+usages+multiples.htm

Le moringa est un arbre bien adapté au Niger même dans les endroits où le sol est très pauvre ou s’il y a pénurie d’eau. Un arrosage aux trois jours suffit pour la voir grandir à vue d’oeil.

Il y a deux mois, j’ai reçu en cadeau de mes amis de Liboré, deux plants de moringa.  Le gardien de notre villa les a précieusement plantées dans la cour et, chaque soir, il prend bien soin de les arroser.  Aujourd’hui, ce sont de beaux petits arbres et notre gardien se délecte déjà de leurs feuilles.

La semaine dernière, mes amis de Libore ont offert 5 plants de moringa et 5 manguiers greffés par les élèves de Libore aux élèves de Tagayet, dans le désert. Mes amis Peuls expérimenteront, pour la première fois de leur vie, la culture du moringa et testeront les manguiers dans ce coin du désert.   

Une autre histoire à suivre...

Si vous entendez parler de moringa, portez attention...

Le moringa qui pousse dans notre cour

Louise