Je l’ai aimé dès le jour de son baptême qui
a eu lieu à la résidence de l’ambassade du Niger au Canada. Cinq ans plus tard, je l’aime cinq fois plus.
Cela devient contagieux. Ah! Amir! J’aime ton énergie créative, ta joie de
vivre, ton sourire éclatant. Je t’aime beaucoup.
Amir est le premier petit fils de mon amie
Nana Aicha Foumakoye. Il vit maintenant
à Niamey et visite Papi et Mamie chaque fin de semaine. J’ai eu l’occasion de le croiser à quelques
reprises mais un certain samedi après-midi, il m’a fait une grande surprise.
Mamie au volant, Amir, Mamie et moi allions
visiter la couturière. Mon costume nigérien avait besoin de grands ajustements.
En stationnant le véhicule devant le mur
de la maison de la couturière, Amir remarque, sur le sable, des traces de
pneus... Il sort de la voiture et examine bien les traces puis, il lance à sa
mamie :
- Mais non, pourquoi dis-tu cela? lui
demande gentiment Mamie.
- Regarde! Ce sont les traces des pneus de son
véhicule sur le sable.
Nous avons regardé. Nous n’avons rien décelé d’anormal. La rue et le stationnement foisonnaient de
toutes les sortes de traces de pneus imaginables. Sans se soucier ni porter trop
attention à cette remarque un peu farfelue à nos yeux, nous sommes entrés chez
la couturière.
Après de longues et généreuses salutations
aux gens de la famille, la couturière ajoute :
- Hey Amir! Ta tantie est passée me visiter tantôt.
Nous nous sommes regardées... éberluées.
Amir avait reconnu les traces des pneus de
l’auto de tantie... dans le sable.
Tout comme Sanda, en 2002! Alors que nous recherchions, depuis de
nombreuses heures, sa famille nomade dans le désert du Sahara, Sanda, alors assis sur le siège avant de la jeep, à côté de moi, a reconnu « les traces de SES
vaches » dans le sable. Il avait
dit au conducteur
- Suis ces traces! Ce sont mes vaches!
Je ne saurais reconnaitre des traces dans
le sable... Parfois, par contre, je
reconnais certaines traces dans la neige, je l’avoue. Mais, en tout temps,
j’adore qu’on me laisse des traces...
Louise
Impressionnant. Il suffit de s'arrêter parfois et de ragarder, simplement. Les enfants et les vieux le font mieux que beaucoup d'adultes. En prenant de l'âge j'ai plus temps pour faire ça aussi mais me semble que ça marche pas aussi clairement que je voudrais. Mais si j'ai pas toujours la réponse, au moins la question se précise au fil du temps: "Quelles traces ai-je laissées?"
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