Gratitude!

Le voyage entre Antigua et San Pedro la laguna est, sans exagérer, très surprenant.  On ne s'attendait pas à cela.  Il y a de tout.  Une grande ville ville à traverser à l'heure de la circulation, une plaine cultivée sous forme d'immenses jardins qui doivent nourrir le pays au complet.  On semble y cultiver tous les légumes possibles.  Immense jardin tropical!  Et tout à coup, la route commence à se faufiler autour de moyennes montagnes.  Elle devient tortueuse,  puis escarpée, puis plus tortueuse encore.  Dominique la compare rapidement à son tricot..  La route se tricote un chemin entre les ravins, un espèce de tricot deux mailles à l'endroit, deux mailles à l'envers habillant les volcans qui nous entourent. On cultive ici aussi mais par paliers, dans les hautes montagnes.  Partout!

36 volcans au Guatemala! Ce n'est pas rien.  Et nous sommes en plein dedans...

Mais, ce n'est pas fini.  Une fois arrivés au faîte de ces montagnes, la route doit redescendre.  Là, ca devient du sport de haut calibre.  Le chauffeur est très habile mais la vitesse maximale atteint à peine les 5 km à l'heure.  Par moments, il semble qu'il ne fait pas confiance aux freins du véhicule chargé à bloc (Nous sommes 16 à bord et autant de bagages sur le toit du véhicule)   et roule en première vitesse.  Tortueux n'est pas assez fort.  Il faudrait trouver un autre mot... Et avant chaque virage, un coup ou deux de klaxon, histoire de prévenir un éventuel voyageur dans l'autre sens.   Mais l'expérience vaut tout son pesant d'or à la vue du lac et des villages qui l'entourent.  Nous descendons quand même encore et encore... et encore  en lacets serrés,  jusqu'à ce petit village de San Pedro qui nous accueille en son centre.

À peine descendus du bus et ayant récupérés nos bagages, un conducteur de tuk-tuk nous offre de nous conduire à la maison louée située directement sur la rive du lac..   Hop, toutes les 3 et 3 valises et 3 sacs à dos et un conducteur empilés dans un miniscule tuk-tuk.

Arrivée à la croisée de la route ou se trouve la maison que nous avons louée, la propriétaire, Cynthia,  nous attend.  On fait connaissance, on paie le conducteur et on se faufile vers la maison.  Cynthia nous y accueille et nous présente la maison et son fonctionnement.  La maison a la forme d'un bateau,  le Titanic, insiste-t-elle, sa coque face au lac, sur son toit, une terrasse couverte d'un magnifique toit de chaume nous offre une vue extraordinaire de 360 degrés du lac et des volcans qui nous entourent.  Dans le salon, une fenêtre ouvre sur un minuscule balcon à la "Juliette, nous affirme-elle.

  - Et Roméo?  lui demandais-je.
  -  Il y en a plein autour d'ici...

Une heure plus tard, je descends au premier étage chercher le fil pour brancher mon téléphone et je réalise, horrifiée,  que mon sac à dos n'est pas dans la maison!!!!!!  Il est resté dans le tuk-tuk!  Cynthia me dévisage, visiblement découragée et me dit:

  -   Oups!  Il savait ou venir ramener le sac et il ne l'a pas fait.  C'est terminé!

Je subis une secousse terrible en réalisant que je viens de perdre mon ordi, mon fil de recharge pour mon téléphone, mes médicaments et quoi d'autres encore.  OUF!!!!

-  Il faut agir!  Je dois retourner à l'endroit ou nous avons pris le tuk-tuk.  Tout de suite.

Claude décide instantanément de m'accompagner et de m'aider à le retrouver.  Nous prenons un tuk-tuk et nous arrivons au centre-ville. À l'agence, la secrétaire n'offre aucun espoir mais nous conseille d'aller au centre des tuk-tuks, près du quai.  C'est ce que nous faisons.

Notre conducteur explique aux autres conducteurs qu'un vol a eu lieu.  Le chef, nommé José, vient tout de suite me trouver en disant:

  - Étiez-vous 3 femmes?

  - Oui!

  - Je connais le conducteur qui a fait ca.  Je suis ami avec son frère.

Il prend son téléphone.  Il m'explique que nous devons attendre qu'il revienne ici.

  - Il reviendra.

Quelques minutes plus tard, il reconnait notre conducteur de tuk-tuk.  Il me demande de me tenir à l'écart et, d'un pas assuré, marche vers lui. Il me fait ensuite signe de venir le joindre. Le conducteur reconnait sa faute aussitôt.  Nous nous embarquons afin qu'il nous conduise vers "MON SAC".  A l'endroit ou l'on arrête, le "voleur" me demande de l'agent.  Je lui réponds:

  - Va chercher mon sac!

Il obéit et ramène MON SAC.  Je l'ouvre. Tout est intact.

Magnifique!

Nous rentrons à la maison.  À la vue de mon sac, Cynthia peut à peine le croire.  Elle s'exclame, en extase...

  - Comment avez-vous fait ca?

Ceci est une grande leçon de présence à mes affaires.  J'ai eu un moment d'inattention qui m'a couté cher en grandes émotions.  Et aussi en argent....

Je me sens totalement reconnaissante!

MERCI!  MERCI!  MERCI!

Que de gratitude!

Je peux écrire ce blog ce soir parce que j'ai retrouvé mon sac dans lequel reposait mon ordi...............

GRATITUDE!

Louise