Bienvenue au Guatemala!

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Lac Attitlan, Guatemala

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dimanche 28 avril 2013

Hissi, la femme de Sanda



  -  Foma.. Foma..  Bonjour…
  -  O yambe diam?  Vous avez passé la nuit en paix?
  -  Diam Sago? Oui, la nuit en paix.

Voilà tout ce que je peux retenir de la langue peule et c’est ainsi que je saluerai mon amie Hissi quand elle arrivera.  C’est elle qui, en 2002, m’avait faussé compagnie après la Cure Salée sans que je comprenne pourquoi.  J’osais à peine espérer la revoir un jour mais ce jour est venu.  Elle est ici, à Niamey, avec Sanda et aujourd’hui, nous avons rendez-vous.

Hissi est venue passer toute la journée du samedi dans notre villa.  Liliane, notre colocataire nouvellement arrivée du Québec, désirait ardemment se faire tresser les cheveux et c’est justement le métier de Hissi.  Elle est donc arrivée tôt le matin, avec Sanda, et nous sommes tout de suite partis au petit marché pour acheter les rallonges nécessaires pour les tresses.  On a aussi acheté les élastiques, un couteau coupant et bien sûr, on a profité du petit marché pour revenir avec des denrées fraîches. Les kiosques de petit marché regorgent de tout ce dont on peut avoir besoin.  On dirait un fouillis total mais il semble que ce fouillis fonctionne très bien.  Il faudrait y passer des heures pour l’examiner de plus près.  Aujourd’hui, nous n’avons pas ce temps.

Retour du marché: Liliane, Ousmane et Hissi

Hissi n’a pas appris le français et je n’ai pas appris sa langue, le fulfulde.  Notre façon de communiquer est donc restée la même : le gestuel et les signes de visages.  Hissi est très très calme et aussi très très gênée.  Elle baisse encore les yeux quand elle s’adresse à moi, exactement comme en 2002. Je sais que c’est une caractéristique des femmes Peules Wodabés mais elles ne sont pas toutes aussi calmes que Hissi. Lorsque je parle de calme, il faut exagérer un peu pour bien saisir le calme qui la caractérise. Enfin, lorsqu’elle est avec moi, elle plus beaucoup calme que moi…  « Facile », quelques-uns diront…

Revenus à la maison, Hissi et Liliane s’installent autour d’un des fauteuils de notre immense salon  et c’est là qu’elles passeront la journée entière, l’une accroupie et l’autre assise maladroitement sur un bout de fauteuil.  Nous sommes loin du confort d’un salon de coiffure. 

Hissi pratique son métier.  Elle tresse les cheveux de Liliane.

Pendant tout ce temps, les hommes s’attablent autour de André et moi pour discuter de puits et d’eau.  Le puits de Tagayet a un problème en bas, là où l’eau arrive. Tout au fond du puits, il y a 7 anneaux de ciment avec des trous spécifiquement faits pour laisser entrer l’eau. Le puits traditionnel, c’est comme ça.  Un de ces 7 anneaux, le dernier tout en bas, est cassé et le sable s’infiltre avec l’eau. Alors, chaque 3 ou 4 jours, un homme doit descendre pour réparer et nettoyer les fissures.  C’est Baléri, le fils de Sanda, qui fait ce travail.  Sanda est inquiet pour son fils qui descend à 70 mètres dans ce trou sans air, et sans précaution..  La vie n’est pas facile.

Quand on lui demande combien coûte la réparation, il nous donne deux prix.  Si on le répare très bien, cela coûtera 10000$.  Ainsi, on va retirer les 7 anneaux, refaire un anneau pour remplacer celui qui est cassé et remettre les 7 anneaux solides tout au fond.  Si on fait seulement le nécessaire, c’est à dire aller recoller celui qui est fissuré, ce sera 2500$ mais le travail ne durera pas.

Quand on lui demande s’il y a assez d’eau? 

  -  Oui. L’eau vient tous les jours. Il y a de l’eau pour les tous gens du village mais parfois,  pas assez pour les animaux.  Eux, doivent aller aux mares.


Puis, nous jasons de forage.  Tagayet est devenu un grand village et les habitants ont des besoins d’approvisionnement en eau de plus en plus importants.  Il faudrait un forage à côté du puits traditionnel, un à côté de l’autre, un qui sert de réservoir d’eau à l’autre. 
-        
              - Avec un forage, on ferait des jardins de légumes et on ferait aussi pousser des arbres de moringa.

Rêvons-nous en couleurs?  Pourquoi pas?

Le tressage tire à sa fin et la journée aussi. Hissi se tourne vers Sanda et lui adresse la parole. Je ne saisis pas son besoin mais peu de temps après, elle s’éloigne dans un coin de la maison avec un petit tapis pour faire ses prières.

Dans un autre coin de la maison, Liliane jubile, arborant ses nouvelles tresses à l’africaine. 

Le résultat final

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