13
mai 1991
Des centaines de femmes descendent dans
les rues de Niamey, haut parleurs en main, criant haut et fort:
“Nous sommes nigériennes aussi! Nous
voulons participer à l’instauration de la démocratie au Niger! Le Niger est
notre pays! Non à la discrimination à l’égard des femmes!”
Une centaine d’hommes et une seule
femme derrière les murs du Ministère des Affaires Étrangères, que des hommes et
UNE SEULE FEMME, membres du Comité préparatoire chargé de repenser l’avenir
politique et économique du Niger! Dans un geste spontané, un cri du cœur, les femmes
se sont levées, toutes ensemble, des centaines de femmes, pour revendiquer leur
droit de participer à l’avènement de leur pays. Elles l’ont crié haut
et fort, elles ont marché en scandant:
“La Conférence Nationale se fera avec
nous ou elle ne se fera pas!”
Elles se sont fait entendre. Non
seulement elles ont pris part aux travaux préparatoires, mieux, elles ont
participé au grand évènement dont les assises ont débuté le 29 Juillet 1991
pour une durée de trois mois. Depuis, les femmes nigériennes se sentent battre des ailes! Elles ont non seulement investi le mouvement associatif
mais aussi l’arène politique, avec l’avènement de la démocratie multipartite au
Niger.
L’une des instigatrices de ce mouvement
est ma bonne amie, madame Nana Aicha Foumakoye. Elle militait au sein d’un
parti politique et se faisait un honneur de servir son pays, de participer
activement à la naissance d’une nouvelle démocratie au Niger. Elle était membre fondatrice du Rassemblement
Démocratique des Femmes du Niger (RDFN). Nana
Aicha Foumakoye a marché dans les rues de Niamey le 13 mai 1991!
Le résultat le plus immédiat et évident
de cette marche historique fut la décision prise ce jour-là:
“Chaque structure ou corporation, syndicat, association, parti
politique…, devant prendre part à la Conférence Nationale devrait comporter en
son sein, un minimum de deux femmes.”
Ainsi, lorsqu’au terme des travaux, le
parlement de transition ( Le Haut Conseil de la République - HCR) fut mis en
place par les 1200 délégués, sur les 15 membres élus, 3 femmes en faisaient
partie et l’une d’elles était Nana Aicha Foumakoye.
Ce HCR avait une mission essentielle.
C’est à ce groupe d’hommes et de femmes qu’incomberait la tâche de rédiger les
textes fondamentaux des premières institutions démocratiques de ce nouveau
pays. Ils s’attaqueraient résolument, à refaire la Constitution, le code
électoral, la charte des partis politiques et autres textes de la République.
Une tâche gargantuesque en quinze mois! Mais, ceci n’était qu’un début.
Le gouvernement de transition chargé
d’organiser les premières élections démocratiques du Niger pris un décret, le
décret No 92 du 25 novembre 1992, consacrant ainsi le 13 mai, Journée Nationale
de la Femme Nigérienne.
Les élections démocratiques se tinrent
en février 1993.
Et, depuis, chaque année, le 13
mai, les femmes nigériennes célèbrent
encore leurs droits, leur engagement et leur participation à la gouvernance
démocratique du Niger.
13
mai 2013, 22 ans plus tard.
Des milliers de femmes arrivent à la fête nationale des femmes nigériennes |
Ce matin, j’ai assisté à la Journée commémorative de la fête nationale de la femme nigérienne, placée sous le haut patronage du Premier Ministre, SEM Brigi Raffini. C’était en présence des Premières Dames et des membres du Gouvernement, du corps diplomatique et des milliers de femmes, toutes tendances confondues, habillées pour la plupart de pagnes confectionnés pour la circonstance. Nous étions des milliers au Palais des Congrès de Niamey qui était plein à craquer. Que de musique, de belles chansons dédiées à la femme et des danses!
La cérémonie a débuté avec l’hymne de la Femme nigérienne. J’ai entendu les discours, j’ai entendu surtout les revendications et engagements des femmes pour la protection de leurs droits et pour créer un avenir meilleur.
Cette année, le thème proposait une réflexion sur la violence faite aux femmes, tous les genres de violence. De belles intentions! De beaux discours! Beaucoup d’applaudissements, d'encouragements! Souhaitons que des actions concrètes soient mises en oeuvre pour soutenir les femmes du Niger.
Chaque jour, il est bon de se rappeler
que les femmes ont le droit à l’éducation, à la santé, à un mieux-être matériel et moral.
Rendons
hommage à ces femmes nigériennes fortes et fières!
Rendons
hommage à leur courage et à leur persévérance!
Rendons
hommage à leur détermination!
Célébrons
ensemble la démocratie!
Merci Nana Aicha Foumakoye d’être mon
amie, pour la vie! Je t’admire et je te respecte!
Louise
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