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Lac Attitlan, Guatemala

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mardi 14 mai 2013

La marche historique des femmes


13 mai 1991

Des centaines de femmes descendent dans les rues de Niamey, haut parleurs en main, criant haut et fort:

“Nous sommes nigériennes aussi! Nous voulons participer à l’instauration de la démocratie au Niger! Le Niger est notre pays! Non à la discrimination à l’égard des femmes!”

Une centaine d’hommes et une seule femme derrière les murs du Ministère des Affaires Étrangères, que des hommes et UNE SEULE FEMME, membres du Comité préparatoire chargé de repenser l’avenir politique et économique du Niger! Dans un geste spontané, un cri du cœur, les femmes se sont levées, toutes ensemble, des centaines de femmes, pour revendiquer leur droit de participer à l’avènement de leur pays. Elles l’ont crié haut et fort, elles ont marché en scandant:

 “La Conférence Nationale se fera avec nous ou elle ne se fera pas!”

Elles se sont fait entendre. Non seulement elles ont pris part aux travaux préparatoires, mieux, elles ont participé au grand évènement dont les assises ont débuté le 29 Juillet 1991 pour une durée de trois mois. Depuis, les femmes nigériennes se sentent battre des ailes! Elles ont non seulement investi le mouvement associatif mais aussi l’arène politique, avec l’avènement de la démocratie multipartite au Niger.

L’une des instigatrices de ce mouvement est ma bonne amie, madame Nana Aicha Foumakoye. Elle militait au sein d’un parti politique et se faisait un honneur de servir son pays, de participer activement à la naissance d’une nouvelle démocratie au Niger. Elle  était membre fondatrice du Rassemblement Démocratique des Femmes du Niger (RDFN).  Nana Aicha Foumakoye a marché dans les rues de Niamey le 13 mai 1991!

Le résultat le plus immédiat et évident de cette marche historique fut la décision prise ce jour-là:

“Chaque structure ou corporation, syndicat, association, parti politique…, devant prendre part à la Conférence Nationale devrait comporter en son sein, un minimum de deux femmes.”

Ainsi, lorsqu’au terme des travaux, le parlement de transition ( Le Haut Conseil de la République - HCR) fut mis en place par les 1200 délégués, sur les 15 membres élus, 3 femmes en faisaient partie et l’une d’elles était Nana Aicha Foumakoye.

Ce HCR avait une mission essentielle. C’est à ce groupe d’hommes et de femmes qu’incomberait la tâche de rédiger les textes fondamentaux des premières institutions démocratiques de ce nouveau pays. Ils s’attaqueraient résolument, à refaire la Constitution, le code électoral, la charte des partis politiques et autres textes de la République. Une tâche gargantuesque en quinze mois! Mais, ceci n’était qu’un début.

Le gouvernement de transition chargé d’organiser les premières élections démocratiques du Niger pris un décret, le décret No 92 du 25 novembre 1992, consacrant ainsi le 13 mai, Journée Nationale de la Femme Nigérienne.

Les élections démocratiques se tinrent en février 1993.

Et, depuis, chaque année, le 13 mai,  les femmes nigériennes célèbrent encore leurs droits, leur engagement et leur participation à la gouvernance démocratique du Niger.



13 mai 2013, 22 ans plus tard.

Des milliers de femmes arrivent à la fête nationale des femmes nigériennes

Ce matin, j’ai assisté à la Journée commémorative de la fête  nationale de la femme nigérienne, placée sous le haut patronage du Premier Ministre, SEM Brigi Raffini. C’était en présence des Premières Dames et des membres du Gouvernement, du corps diplomatique et des milliers de femmes, toutes tendances confondues, habillées pour la plupart de pagnes confectionnés pour la circonstance. Nous étions des milliers au Palais des Congrès de Niamey qui était plein à craquer. Que de musique, de belles chansons dédiées à la femme et des danses!


La cérémonie a débuté avec l’hymne de la Femme nigérienne. J’ai entendu les discours, j’ai entendu surtout les revendications et engagements des femmes pour la protection de leurs droits et pour créer un avenir meilleur.






Cette année, le thème proposait une réflexion sur la violence faite aux femmes, tous les genres de violence. De belles intentions! De beaux discours! Beaucoup d’applaudissements, d'encouragements! Souhaitons que des actions concrètes soient mises en oeuvre pour soutenir les femmes du Niger.

Chaque jour, il est bon de se rappeler que les femmes ont le droit à l’éducation, à la santé, à un mieux-être matériel et moral.

 Rendons hommage à ces femmes nigériennes fortes et fières!
Rendons hommage à leur courage et à leur persévérance!
Rendons hommage à leur détermination!
Célébrons ensemble la démocratie!

Merci Nana Aicha Foumakoye d’être mon amie, pour la vie! Je t’admire et je te respecte!

Nana Aicha Foumakoye et moi

Louise

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