Samedi matin, 10:00. Ramatou est arrivée à l’heure prévue. Elle est
venue nous chercher, André et moi, pour assister à la rencontre mensuelle de l’organisme
de micro-crédit qu’elle a créé pour un groupe de femmes défavorisées de son
quartier de Niamey.
Ramatou est la présidente fondatrice de l’organisme
“Promotion de
l’Entreprenariat Jeunesse et du
Leadership Féminin” (PEJELF). Elle est une
présidente dynamique et encourageante pour son groupe de plus de quarante
femmes nouvellement entrepreneures.
L'assemblée mensuelle à l'ombre des grands arbres |
Pourquoi nouvellement entrepreneures? Parce qu’il faut un peu d’argent pour commencer
une petite entreprise. Nous savons déjà cela.
Ramatou aussi. Ainsi, avec l’aide d’un organisme à l’international, Ramatou
a obtenu un peu d’argent, juste assez pour offrir à chacune de ces femmes une
avance de fonds de 40000 FCFA, l’équivalent de 80$ canadiens, pour débuter une
petite entreprise génératrice de revenus. Dans les faits, ceci est une activité de
micro-crédit. Ce montant n’est pas énorme du tout mais il permet à chacune de ces
femmes de retrouver un peu d’espoir pour leur avenir et celui de leurs familles.
L’objectif à plus ou moins long terme,
c’est d’agrandir le cercle des femmes entrepreneures, c’est de permettre à un
plus grand nombre de femmes d’apprendre à gérer un budget, à gérer une petite
entreprise tout en améliorant leurs conditions de vie. Et du coup, susciter
l’estime d’elles-mêmes. Cela va de soi.
Assises sur des nattes à l’ombre de jolis grands
arbres, elles attendent dans le calme et la détente. Mais dès que nous nous approchons, les applaudissements
fusent, de toutes parts.
Ramatou s’adresse aux femmes, en fulfulde. Nous sommes ici en pays peul. Même dans la capitale, certains quartiers
regroupent une ethnie particulière et ici, ce sont les Peuls qui y habitent. Les Peuls ne sont pas tous des nomades Wodabés,
il y a aussi les citadins qui ne sont pas éleveurs et qui pratiquent de petits
métiers traditionnels.
Elle nous présente, chacun notre tour,
André et moi et nous permet de dire quelques mots qu’elle traduira dans leur
langue. Ensuite, les membres de son
conseil d’administration se présentent, en prenant bien soin de donner leur
fonction au sein de C.A.
Le conseil d'administration (sauf moi) |
Dans un grand cahier, la secrétaire inscrit dans trois colonnes: le nom de la femme, le montant remboursé et son activité génératrice de revenus. Ce jour-là, toutes s’acquittent de leur dette, sans exception! Lorsqu’on demande à Ramatou s’il y a des absentes, elle répond:
- Oui. Il manque 4 femmes mais elles avaient
de bonnes raisons et elles viendront faire leur dépôt à la maison.
Pendant tout ce temps, la vie continue sous
les grands arbres. Une femme a commencé
à tresser les cheveux d’une autre, plusieurs allaitent leurs bébés selon la demande, d’autres offrent
leurs produits en vente ou en démonstration. C’est presque jour de fête...
André, heureux comme un poisson dans l'eau... |
Aussitôt l’administration terminée et l’argent
bien compté, d’autres femmes arrivent, transportant de larges assiettes remplies
de viande et de sauce accompagnées de trois baguettes de pain frais sur chaque
assiette. Par groupe de cinq, le plus naturellement du monde, elles se
regroupent autour des plats de nourriture. Toutes ensemble, les tresseuses, les
restauratrices, les couturières, les revendeuses de fruits et de légumes, les
parfumeuses, les vendeuses de beignets, dégustent ce repas de reconnaissance
pour que,
la vie continue...
Le festin de la fin... |
C’est à ce moment que nous nous retirons, en
espérant que ce ne soit qu’un aurevoir....
Louise
PS.
Ce projet est, à la base, une initiative de mon ami Richard Côté de
Gatineau. Depuis plusieurs années, il
aide les femmes “de l’autre côté du pont” à créer une petite entreprise
génératrice de revenus. Richard,
Bravo! Ça fonctionne!
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