Bienvenue au Guatemala!

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Lac Attitlan, Guatemala

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samedi 18 mai 2013

Le micro-crédit


Samedi matin, 10:00.  Ramatou est arrivée à l’heure prévue. Elle est venue nous chercher, André et moi, pour assister à la rencontre mensuelle de l’organisme de micro-crédit qu’elle a créé pour un groupe de femmes défavorisées de son quartier de Niamey.

Ramatou est la présidente fondatrice de l’organisme “Promotion de l’Entreprenariat  Jeunesse et du Leadership Féminin”  (PEJELF).  Elle est une présidente dynamique et encourageante pour son groupe de plus de quarante femmes nouvellement entrepreneures.

L'assemblée mensuelle à l'ombre des grands arbres
Pourquoi nouvellement entrepreneures?  Parce qu’il faut un peu d’argent pour commencer une petite entreprise. Nous savons déjà cela.  Ramatou aussi. Ainsi, avec l’aide d’un organisme à l’international, Ramatou a obtenu un peu d’argent, juste assez pour offrir à chacune de ces femmes une avance de fonds de 40000 FCFA, l’équivalent de 80$ canadiens, pour débuter une petite entreprise génératrice de revenus.  Dans les faits, ceci est une activité de micro-crédit. Ce montant n’est pas énorme du tout mais il permet à chacune de ces femmes de retrouver un peu d’espoir pour leur avenir et celui de leurs familles.

L’objectif à plus ou moins long terme, c’est d’agrandir le cercle des femmes entrepreneures, c’est de permettre à un plus grand nombre de femmes d’apprendre à gérer un budget, à gérer une petite entreprise tout en améliorant leurs conditions de vie. Et du coup, susciter l’estime d’elles-mêmes. Cela va de soi.

Assises sur des nattes à l’ombre de jolis grands arbres, elles attendent dans le calme et la détente.  Mais dès que nous nous approchons, les applaudissements fusent, de toutes parts.

Ramatou s’adresse aux femmes, en fulfulde.  Nous sommes ici en pays peul.  Même dans la capitale, certains quartiers regroupent une ethnie particulière et ici, ce sont les Peuls qui y habitent.  Les Peuls ne sont pas tous des nomades Wodabés, il y a aussi les citadins qui ne sont pas éleveurs et qui pratiquent de petits métiers traditionnels.

Elle nous présente, chacun notre tour, André et moi et nous permet de dire quelques mots qu’elle traduira dans leur langue.  Ensuite, les membres de son conseil d’administration se présentent, en prenant bien soin de donner leur fonction au sein de C.A.

Le conseil d'administration  (sauf moi)
La secrétaire prend alors la parole et explique le déroulement de l’assemblée.  Elle les appelle par leur nom, chacune leur tour. Interpelée, la femme se lève et dépose un montant de 5500 FCFA (l’équivalent de 11$ can) dans le bol tenu par André, le seul homme présent, qui s’est porté bénévole pour cette tâche, au grand plaisir de toutes les femmes.   De ce montant, 5000 FCFA ira au remboursement de l’emprunt initial et 500 FCFA pour l’administration du fonds ainsi que la pérénité de l’ONG PEJELF. 

Dans un grand cahier, la secrétaire inscrit dans trois colonnes: le nom de la femme, le montant remboursé et son activité génératrice de revenus. Ce jour-là, toutes s’acquittent de leur dette, sans exception!  Lorsqu’on demande à Ramatou s’il y a des absentes, elle répond:    

 -  Oui. Il manque 4 femmes mais elles avaient de bonnes raisons et elles viendront faire leur dépôt à la maison.

Pendant tout ce temps, la vie continue sous les grands arbres.  Une femme a commencé à tresser les cheveux d’une autre, plusieurs allaitent leurs bébés selon la demande, d’autres offrent leurs produits en vente ou en démonstration. C’est presque jour de fête...

André, heureux comme un poisson dans l'eau...

Aussitôt l’administration terminée et l’argent bien compté, d’autres femmes arrivent, transportant de larges assiettes remplies de viande et de sauce accompagnées de trois baguettes de pain frais sur chaque assiette. Par groupe de cinq, le plus naturellement du monde, elles se regroupent autour des plats de nourriture.  Toutes ensemble, les tresseuses, les restauratrices, les couturières, les revendeuses de fruits et de légumes, les parfumeuses, les vendeuses de beignets, dégustent ce repas de reconnaissance pour que,
     la vie continue...

Le festin de la fin... 

C’est à ce moment que nous nous retirons, en espérant que ce ne soit qu’un aurevoir....

Louise

PS.  Ce projet est, à la base, une initiative de mon ami Richard Côté de Gatineau.  Depuis plusieurs années, il aide les femmes “de l’autre côté du pont” à créer une petite entreprise génératrice de revenus.  Richard, Bravo!  Ça fonctionne!


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