Mon corps est arrivé il y a déjà quelques jours. J’attends toujours la livraison de cette autre partie de moi-même, celle qui me fait vibrer, ressentir, vivre, sentir et humer l’air d’ici. Depuis mon arrivée, même mon odorat me trompe... Je sens l’air chaud et ensablé du Niger et mon corps a froid. Je me réveille dans ma villa nigérienne... malgré la fraîcheur qui inonde ma chambre, malgré les gazouillis d’oiseaux, malgré le bruit incessant de l’eau qui descend les Rapides Deschênes, au coin de ma rue. Je ne suis pas encore revenue.
Par contre, je me souviens des aurevoirs... Tous mes amis nigériens et mes amies québécoises venus prendre un dernier repas ensemble au resto extérieur du Château 1, sur le sable, dégustant des poulets bicyclettes cuits sur le feu de bois à côté de notre table et des frites aussi, sur un deuxième feu. Et la “Niger” achetée dans une boutique, un peu plus loin. Quels magnifiques souvenirs!
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MERCI mes amis! |
Je me souviends aussi de tous mes amis rassemblés dans ma grande chambre. Ils sont venus m’aider à fermer mes valises, à les peser, à rééquilibrer les poids afin de rentrer dans les normes d’Air France... tout en nous amusant. Pas facile avec tous ces bagages! Nous étions nombreux assis sur un coin de mon lit à compter les derniers Francs CFA à distribuer, à prendre les dernières photos, à boire la dernière bière “Niger”...
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La cuisine du restaurant |
Puis, à minuit, le chauffeur est venu... Il a pris tous mes bagages et ce fut fini.
Non, pas tout à fait. Il fallait bien ajouter un peu de piquant pour cette dernière tranche de voyage. Et, il y en a eu.
Un homme, assis deux sièges devant moi, s’est levé et soudainement, blanc comme neige, est retombé sur son siège, immobile. Sa femme, absourdie, s’est mise à crier à l’aide. On a fait un appel à tous afin de trouver des médecins à bord. Plusieurs se sont présentés. Deux sont restés à son chevet.
L’homme avait fait une crise cardique assez sévère et les appareils à bord ne suffisaient pas. Peu de minutes ont passées. Le commandant de bord a annoncé que l’avion allait faire un détour vers Redjavick, capitale de l’Islande, afin de descendre cet homme dans un hôpital. A bord, silence et respect.
L’Islande! Une île perdue dans l’Atlantique nord, une île de volcans, de roches et de pierres nous acceuille. Montent à bord quatre hommes, visiblement descendant des Vikings de nos livres de bande dessinées: grands, beaux, forts, blonds aux yeux bleus. Ces médics s’acquittent de leur tâche avec une aisance totalement réconfortante.
L’escale en Islande retarde notre arrivée de 5 heures. C’est tout!
Finalement, mon corps atterri à Montréal, puis à Ottawa, enfin à Gatineau, 29 heures après mon départ de Niamey. Mon corps est arrivé!
Mon coeur tarde à rentrer... Il a visiblement raté l’avion... Il me sera certainement livré... Je l’attends... patiemment..
Louise
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