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Lac Attitlan, Guatemala

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mercredi 19 juin 2013

L'autre face de la Francophonie

La Francophonie existe depuis fort longtemps.  Ce mot est apparu pour la première fois en 1880 alors que le géographe français, Onesime Reclus, l’utilise pour représenter l’ensemble des personnes et des pays qui parlent français.  Puis, plus de cent ans plus tard, en 1987, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) crée  « Les Jeux de la Francophonie », un évènement qui aura lieu à tous les 4 ans, dans un pays différent, dans le but de témoigner de la culture francophone en alliant le sport et les arts.

Grâce à ces Jeux, des gens de pays et de cultures différentes se rencontrent, des gens qui ne se seraient jamais rencontrés sans ces Jeux. De ces rencontres naissent des histoires, parfois de belles et de grandes histoires. J’aimerais vous en raconter quelques-unes, quelques histoires de vies transformées grâce aux Jeux de la Francophonie.

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En 2001, les Jeux de la Francophonie ont lieu à Ottawa-Gatineau, au Canada.

En 2005, les Jeux de la Francophonie ont lieu à Niamey au Niger.

Lors des Jeux de la Francophonie de 2005, l’équipe Canada visite une école en paille dans la commune rurale de Liboré, juste à côté de Niamey, la capitale du Niger. Ils sont très émus à la vue d’une classe d’environ 30 élèves assis sur des nattes déposée sur le sable, sous un abri en paille, sans crayons, ni papier, écouter très attentivement leur enseignant.

En rentrant au Canada, l’un d’eux raconte ce dont il a été témoin à Robin Mednick.  Cette femme torontoise, bouleversée par son témoignage émouvant, décide de se mettre en action.  Elle crée l’ONG « Pencils for Kids ».  Le cours de l’histoire de la commune rurale de Liboré vient de prendre un magnifique virage et les actions réalisées changeront le destin de tous les habitants de Liboré. Voici quelques exemples :

Cette année, en 2013, pour la première fois dans l’histoire de cette commune, une jeune fille du village obtiendra un baccalauréat.  L’an prochain, le village aura 4 bachelières.


Les enfants de Liboré venus nous rencontrer un dimanche

Hamani Djibo, travaillait à la mairie de Liboré en 2005.  Il avait créé une petite ONG afin d’améliorer l’éducation des enfants mais sans aucun accès à du financement. Depuis sa rencontre avec Robin Mednick, il n’a pas seulement amélioré l’éducation de beaucoup d’enfants, il a transformé la vie de toute une commune et sa vie aussi, parallèlement.

Avant les Jeux de 2005, les jeunes filles étaient données en mariage dès qu’elle atteignaient l’adolescence.  Aujourd’hui, elles entrent au « foyer féminin » appelé le Centre Cooper. C’est, dans les faits, une école professionnelle qui enseigne pendant trois ans, à temps plein, les rudiments de plusieurs professions habituellement réservées aux femmes telles la couture, le tricot, la broderie, la nutrition et ils ajoutent des cours en gestion financière, vie corporative et tenue de livres.

Des villageois heureux!
Le projet « Les producteurs de l’avenir », une idée originale du Professeur Dov Pasternack, est mis en place dans trois écoles de la commune.  Les élèves du primaire s’initient aux rudiments de l’agriculture moderne tout en apprenant à gérer les profits générés par la mini ferme. Un gouvernement scolaire est créé et les élèves participent à la gestion de l’entreprise. Une initiative qui a de l’avenir!

Plusieurs écoles sont maintenant construites en murs de banco solide avec des pupitres et des bancs pour les élèves, et, bien sûr, les élèves ont des crayons et des cahiers.

En décembre 2012, la digue qui protégeaient les riverains et leurs récoltes a cédé et le fleuve s’est gonflé en quelques heures emportant avec lui toutes les possessions de centaines de familles qui habitaient sur les berges.  « Pencils for kids » est venu à leur rescousse en envoyant une aide immédiate pour soutenir les sinistrés et les aider à traverser cette grande épreuve, ensemble.

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Depuis la nuit des temps, beaucoup plus loin dans le nord du Niger, près de Abalak, des nomades de l’ethnie Peul Wodaabe buvaient l’eau insalubre des mares stagnantes.  J’ai rencontré leur chef, Sanda, en 2001, lors des Jeux de la Francophonie à Ottawa-Gatineau.  De cette rencontre est né un puits qui a engendré un nouveau village nommé Tagayet; tout ceci grâce à des donateurs du Québec et au fonds canadien pour les initiatives locales de l’ambassade du Canada à Niamey.  La vie de ce peuple nomade a été à jamais transformée et se transforme encore aujourd’hui.  Les familles se sont semi-sédentarisés autour du puits et des bergers gardent les troupeaux, toujours en transhumance.

Aujourd’hui, les gens du village gèrent leur puits traditionnel, une banque alimentaire et leurs enfants vont à l’école de Tagayet. Les plus âgés vont à l’école d’Abalak et vivent dans une pension grâce à une ONG française. Ils font maintenant l’élevage de chèvres rousses sédentaires, un autre don d’amis canadiens de Gatineau.

Partage Tiers Monde de Gatineau et Solidarité Internationale Corcovado de Rouyn-Noranda continuent de soutenir les gens du village dans leur recherche d’autonomie vers une vie meilleure et plus confortable. Leur chef, Sanda, apprend à lire et à écrire en même temps que ses enfants. Il a commencé à lire mon livre qui raconte "notre histoire".


Les chefs du village de Tagayet venus me rencontrer à Niamey

La vie de Robin Mednick, de Toronto, a pris un tout autre sens suite à sa rencontre avec cet homme qui avait visité l’école de Liboré, pendant les Jeux de la Francophonie de 2005 au Niger. Ma vie aussi a été transformée par la rencontre avec Sanda, ce danseur Peul nomade, sur le site des Jeux de la Francophonie dans le parc Jacques Cartier à Gatineau, en juillet 2001.

L’autre face de la Francophonie se cache dans nombre d’histoires semblables à celles-ci et pas seulement au Niger et au Canada.  Cela est évident! Si vous en connaissez une autre, partagez-la...


Louise

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