Bienvenue au Guatemala!

Bienvenue au Guatemala!
Lac Attitlan, Guatemala

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mercredi 6 mai 2015

Mini-cauchemars

Essayez d'imaginer un immense lac entouré de 11 volcans et d'au moins autant de villages tous plus typiques les uns que les autres.  C'est un décor de rêves du matin au soir, habituellement.  Mais, comme dans la vie, les rêves se transforment parfois en cauchemars et aujourd'hui, c'est un peu ce qui est arrivé.

En voyageuses expérimentées que nous sommes, nous décidons de partir deux jours dans un village éloigné, histoire de visiter un autre coin du Guatemala et de vivre un grand marché de dimanche matin.  On nous offrait des forfaits touristiques pour ce voyage mais nous avons choisi de voyager par nous-mêmes, en bateau et en bus locaux.  L'idée n'était pas de payer moins cher mais bien de nous mêler à la population locale.

Nous en avons eu pour notre argent....

À Chichicastenango, les hommes, les femmes et les jeunes filles portent toujours le costume traditionnel maya.  Pour les femmes, c'est un tissu très épais tissé à la main et tourné autour de la taille à la façon africaine.  Plusieurs tours sont nécessaires et une ceinture colorée tient le tout. Une blouse du même matériau et brodée très élégamment termine le costume qui doit peser plusieurs kilos...   Les hommes portent un pantalon mi-jambe recouvert d'un tissu tissé qui entoure tout le bassin, une sorte de mini jupe.  Une chemise tissée moins colorée que les femmes, un chapeau de cowboy, et voilà!

Un homme dans son costume traditionnel
Une "guide touristique" attend les touristes au coin du marché central. Elle insiste pour nous dénicher un hôtel - on comprend bien pourquoi... -  et nous entraine vers un site sacré des chamans mayas qui ne nous semble plus du tout sacré...

Un peu plus tard, Dominique, affublée d'un violent mal de tête, entre dans son lit vers 17:00.  A minuit, elle n'a pas encore bougé.  A trois heures du matin, elle ne bouge toujours pas.  Vers 4:00,  je la crois "morte" et je passe le reste de la nuit à imaginer des moyens de rejoindre sa famille... que je ne connais pas...   Je peine à fermer les yeux... Puis, tout à coup, vers 5:00 du matin, elle bouge! OUF! Nous aurons une magnifique journée!

Le perron de l'église
À 7 heures du matin, dimanche, l'atmosphère est pour le moins coloré et vivant autour de l'église dont les marches sont remplies de bouquets de fleurs à vendre et devant un des plus grands marchés du Guatemala.  Pourquoi?  La population ne le cache pas et notre guide touristique nous avait averties hier :

  - Demain, les prix seront doublés.  Les américains seront là.

AH! Les blancs sont considérés comme des américains riches ici. Cette guide entraine déjà sa jeune fille de 12 ans à vendre, à quémander des pourboires, à fabriquer de petites choses pour les touristes.  Elle réussit bien.  La petite, malgré son rêve de devenir enseignante est déjà une excellente vendeuse.  Ce n'est pas tout.  Son jeune fils de 3 ans suit aussi ses traces!

Nous réussissons à dénicher quelques souvenirs qu'il fera bon d'utiliser au retour et à trouver un petit resto à l'écart de brouhaha du marché.  Nous sommes ensuite prêtes à reprendre le "chicken-bus" vers notre oasis de San Pedro.  Le trajet est magnifique sur une route en lacets entre d'immenses montagnes et volcans.  Les villages jonchés sur des collines ou dans les vallées, la culture en étages sur les flancs de montagnes, tout excite les sens.

Mais pas assez...  La saison des pluies, débutée il y a quelques jours, offre un différent décor selon l'heure de la journée. La température est absolument magnifique toute la journée, puis, vers 17:00, surprise!  Les nuages s'accumulent dans le ciel, noircissent et d'un seul coup, déversent leur eau plutôt chaude sur nous.  Pas quelques grains doux... une pluie intense et chaude s'abat là ou le nuage passe.  Il ne pleut donc pas partout...  Mais, parfois sur nous.

C'est ce qui a transformé cette expédition rêvée en petit cauchemar...

Nous avions acheté quelques bâches en plastique pour nous protéger un peu de la pluie. En sortant du bus rempli à craquer, bâches sur la tête, nous courons vers le bateau qui nous emmènera de l'autre côté du lac.  Sur le sol, des ruisseaux d'eau courent dans les rues cherchant un sentier vers le lac. Nos souliers trempés à souhait en quelques minutes, nous rions... de nous.

Un jeune homme nous accueille en disant:

 - San Pedro tout de suite? 100 quetzals chacune.  En espagnol bien sûr.

Aguerries, nous le dévisageons tellement qu'il s'éloigne aussitôt et nous observe embarquer dans un bateau-taxi à 25 quetzals par personne (environ 4$) .  Il pleut toujours tellement fort qu'on ne se rend pas compte que le bateau s'est déjà éloigné de la rive. Alors qu'il prend de la vitesse sur un lac extrêmement agité, le rêve se transforme... Assises toutes les trois sur le siège avant du bateau rempli de passagers et de victuailles, nous réalisons tout à coup que les meilleurs sièges ne sont pas les nôtres.

A la première vague frappée de front, BANG! Le fond du bateau résiste mais mon dos craque à la secousse.  La deuxième vague qui suit est encore pire..  et la troisième.. OUF!  Mon dos ne survivra pas à un trajet de 30 minutes. Par surcroit, la bâche qui protège l'entière équipée contre la pluie incessante s'envole au vent si nous ne la tenons pas.

Mouillées jusqu'aux os, sur le bateau

Chaque vague frappe de plus en plus fort,  de plus en plus dur.  La colonne vertébrale crie au secours... Même si j'essaie de me protéger... impossible, les coups sont de plus en puissants et rapprochés.  C'est un traitement choc pour mon dos.  Je commence à paniquer un peu...  Dans le bateau, la foule s'amuse de nos déboires mais, finalement, de moins en moins.  Puis, doucement, on réorganise les places à bord.  Les denrées seront envoyées devant et nous aurons deux places sur un banc arrière.

J'essaie tant bien que mal de me déplacer vers le siège arrière mais le bateau vacille tellement, craque, me bouscule dans tous les sens.  Il m'est impossible de me déplacer.  J'attends quelques instants, un moment de répit..  Il n'y en a point...  Je chavire dans tous les sens. Je me reprends et réussit finalement à me déplacer sur l'autre siège.  Claude aussi.  Une fois assises, nous réalisons l'immense différence et le confort des sièges arrière du bateau.

Il reste Dominique.  Elle sera l'héroine du voyage.  Debout, devant le bateau, elle tient la bâche qui maintient le bateau au sec, garde son équilibre et sa candeur réussissant un tour de force hors du commun.  Bravo! Bravo! Et MERCI!

Au débarcadère de San Pedro, la température est excellente. pas de pluie.. presque du soleil.   Les regards curieux se posent sur nos vêtements complètement détrempés, nos souliers inondés et nos sourires surprenants.

Il fait bon rentrer à la maison.........



   
Une partie du marché de Chichicastenango


                                                                      

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