La levée des corps est difficile. La nuit dernière, il y avait fête au village et la musique, venue de tous les points cardinaux, a dérangé le sommeil pourtant bien mérité. Mais à 9:00, l'équipée est prête.
Nous reprenons le bateau, cette fois-ci, en direction du plus grand village autour du lac: Panajachel. Notre objectif n'est pas ce village mais plutôt le grand pueblo de Solola situé en haut des montagnes, derrière Panajachel. En débarquant, des guides nous offrent tous les services touristiques possibles :
- Chichi? Mercado? Solola? Tuk-tuk? Taxi? Shuttle?
Nous optons pour le "chicken bus" qui passe justement sur la rue principale. Il s'arrête pour nous et le conducteur nous invite à monter.
Le bus est rempli à craquer... J'ai cru, l'espace d'un instant, que nous pourrions rester devant, debout près du conducteur. Mais non! Le préposé aux billets nous pousse littéralement vers l'arrière même si cela nous semble impossible. Le corridor entre les sièges est rempli et les sièges pour deux personnes ont tous au moins trois personnes.
On se faufile de peine et de misère vers l'arrière en poussant plein de gens. Je m'arrête au tiers du bus lorsqu'une jeune fille d'une dizaine d'années se lève et m'offre son tiers de siège. Le couple à côté de moi est extrêmement gentil et nous discutons en espagnol durant toute la durée du trajet. Je comprends qu'ils sont en route pour aller visiter leurs enfants qui habitent près de Guatemala city. Ils voyageront ainsi toute la journée.
L'autobus arrêtera encore à deux reprises pour AJOUTER des passagers à son bord. "Plein à craquer" perd alors tout son sens. Il faut trouver une expression plus intense...
Le préposé aux billets se met alors au travail. Il doit collectionner l'argent de tous les passagers. N'ayant aucun espace pour se déplacer au sol, il grimpe sur les sièges s'accrochant aux barreaux de métal des portes bagages au dessus des sièges, se déplaçant "comme un singe" au dessus des passagers. Tout un spectacle pour des néophytes comme nous. Il réussit avec brio à faire payer toutes les personnes à bord et à rendre le change. Ce qui semblait être une complète impossibilité et qui le serait chez nous, est possible ici.
Les surprises ne viennent que de commencer.. En débarquant du "chicken bus", nous découvrons une foule inimaginable de mayas rassemblés sur la place centrale. Des centaines et des centaines de femmes et d'hommes habillés dans leur costume traditionnel remplissent le parc et tout l'espace environnant. Nous avons droit à un bain de foule guatémaltèque exceptionnel, un bain culturel extraordinaire qu'il sera difficile d'oublier.
En ligne pour aller voter |
Un homme en train de voter |
On réussit à se faire expliquer qu'ils votent pour le choix des candidats aux prochaines élections et non pour le vote final. L'atmosphère est un peu tendu mais en même temps tellement typique qu'il est difficile de s'éclipser.
Au moment où je veux photographier un bulletin de vote, j'entends Lise:
- Louise, cache ta caméra. Ca suffit. On sort de là.
Elle avait probablement très raison et nous nous éclipsons dans les rues avoisinantes en quête d'un restaurant réconfortant. Difficile aujourd'hui. Tout est fermé! Mais, la chance nous poursuit et c'est France qui déniche cet hôtel presque 4 étoiles dans lequel nous sommes les seules clientes.
Elle opte pour le déjeuner "especial": oeufs, saucisses, fèves rouges en purée, fromage et tortillas fraîchement cuites en guise de pain. Lise demande un "hamburger", son premier hamburger en terre guatémaltèque et je dégusterai une magnifique assiette de fruits, de yogourt et de granola. En plus de manger à notre faim, nous apprécions ces moments à l'abri de la foule, dans ce petit oasis de paix.
Sacs au dos, nous demandons le bus vers Panajachel. Il est justement là, devant nous.
Dans le "chicken bus", certains se reposent |
Je sens que nous sommes devenues, en ce court laps de temps, des habituées du coin. Une preuve? Les conducteurs de tuk-tuks nous reconnaissent et ne nous demandent plus si nous désirons rentrer en tuk-tuk. Nous rentrons à pied, heureuses de pouvoir aller nous reposer dans "notre ciel", notre terrasse sur le toit.
Le ciel, les dimanches après-midi, est un peu bruyant. Il y a un barbecue agité au resto d'à côté et, en plus, le tonnerre commence à gronder.
C'est la saison des pluies...
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