Bienvenue au Guatemala!

Bienvenue au Guatemala!
Lac Attitlan, Guatemala

Translate

dimanche 28 juin 2015

Bye Bye Guatemala

Toute bonne chose a une fin, dit le dicton.

Et voilà!  Deux mois qui ont passés bien vite.  Deux mois remplis d'expériences inoubliables et insolites. Deux mois vécus dans une belle maison sur les bords d'un lac magnifique en compagnie d'amies extraordinaires : Claude, Dominique, France, Lise,  MERCI de votre présence!  Merci aussi à mon fils Matthiew qui est venu avec ses amis célébrer mon anniversaire!

Deux mois à rencontrer de nouveaux visages, faire de nouveaux amis, tisser des liens. Deux mois à déguster des fruits et des légumes bio frais du jardin voisin, à boire du délicieux café cultivé sur le volcan d'à côté.  Deux mois à apprendre l'espagnol.....  Enfin, essayer.

Assise dans le minibus qui m'extirpe de ce village, je prends cette photo

Bye Bye San Pedro! 
et je repense à cette vie que je laisse maintenant derrière moi.  Je viens de vivre deux mois dans un village Tutzuhil, je viens de me frotter à une culture millénaire extraordinaire, je viens de me faire des amis mayas. Et je quitte.

Je quitte tous ces gens sympatiques, toujours souriants et accueillants qui, sans me connaître, me saluaient tous les jours, matin, midi et soir.. "Buenes dias! Buenes tardes! Buenes noches!"

Je quitte cette dame qui me concoctait un "smoothies" aux fruits frais chaque après-midi.

Je quitte mon jardinier préféré, Geronimo, ce travailleur inlassable qui nous fournissait la salade quotidienne.


Je quitte l'école et tous ces enseignants souriants et dévoués de l'école d'espagnol de San Pedro.  http://www.sanpedrospanishschool.org/  
Je quitte mes étudiants de français tellement éveillés et désireux de parler ma langue.  Je m'ennuie déjà de vous, Mario, Juan, Veronica et Luis! Vos éclats de rire et vos "bromas" (blagues, pas blogues) me manquent déjà!

J'ai adoré me frotter à la culture maya, vivre parmi eux, avec eux.  Toutes ces femmes qui portent encore aujourd'hui le costume traditionnel avec fierté, des "huipiles" (blouses) et "cortes" (jupes wrap-around) entièrement tissées à la main.  Ces hommes aussi qui attirent l'attention dans leurs jolis pantalons blancs tissés et souvent brodés, chemises tissées et chapeau de cowboy pour les protéger du soleil.  Ils parlent leur langue dans la rue, à la maison, à leurs enfants et ils l'enseignent à l'école. Ils ont créé une académie Tutzuhil qui a rédigé des livres pour enseigner l'écriture, la lecture de cette langue.  

Alors que le minibus traverse le village pour la dernière fois, je revois le marché.  Cette femme qui me vendait des tomates, cet homme qui fabriquait le fromage, le vendeur de mangues, la vendeuse d'avocats, tous des visages qui me sont devenus familiers...  Adios...

Puis, en traversant le village voisin, je reconnais Maureen.  Au même moment, elle se tourne vers le minibus et me reconnait.  Nos mains s'agitent.  Il y a quelques semaines, alors que je faisais mon marché, Maureen m'avait reconnue comme étant la mère de Matthiew, sans avoir vu une seule photo de moi...  Maureen, canadienne, vit de façon permanente à San Pedro.  Elle y a construit une jolie maison solaire avec un grand jardin qu'elle arrose avec l'eau de pluie qu'elle "engrange" dans d'immenses réservoirs durant la saison des pluies. Cette eau alimentera sa maison et son jardin durant toute la saison sèche. Une grande entrepreneure!

Je quitte aussi mon fils qui retourne poursuivre sa vie au Belize.  Merci Matthiew d'être venu passer ce temps avec moi, au ciel!
Dernière salade-guacamole bio de San Pedro
Je quitte le ciel!

Je quitte le lac Atitlan!

Je quitte le Guatemala!

D'abord, à pied, puis en tuk-tuk, en minibus, en taxi et finalement en avion...  Une très longue route qui durera 20 heures.

Mais l'atterrissage est encore plus long.  Déjà une semaine s'est écoulée depuis mon arrivée à Gatineau et chaque nuit, je suis toujours à San Pedro...

Heureusement, des amies m'accueillent dans un autre "ciel",  celui-ci avec vue sur la rivière des Outaouais, chez Francine. "Question de t'acclimater doucement", me disent-elles.  Merci les amies!


Un margarita dans un autre ciel!!!  Merci Pauline et Francine!

MERCI à vous tous lecteurs, pour avoir parcouru cette route avec moi!

Louise


CE N'EST QU'UN AU REVOIR...





lundi 22 juin 2015

La cuisine maya

Depuis deux mois, je cherche sans trop chercher, une personne qui accepterait de me faire connaître la cuisine maya. En surfant l'internet, j'ai déniché Anita qui offre des cours de cuisine locale dans sa cuisine..  et sa cuisine est à 5 minutes de ma maison, à San Pedro.  Quel heureux "hasard".  Je l'ai contactée et elle m'a donné rendez-vous deux jours plus tard, le matin à 9:00 devant l'auberge Fe à San Pedro.

À 9:00 précise, une jeune dame se dirige vers moi et me demande si je suis Louise.  Nous faisons rapidement connaissance et nous nous dirigeons vers sa maison, juste à côté, afin de rencontrer les deux autres cuisinières de cette magnifique matinée.

Elles arrivent presque en retard. En fait, elles arrivent juste au moment où nous allions partir sans elles. Elles sont deux jeunes américaines heureuses d'apprendre, comme moi, les rudiments de la cuisine traditionnelle maya.

Anita choisit ses ingrédients
Aussitôt les présentations faites, nous nous dirigeons vers le
marché.

Une des rues du marché



 Le marché est situé en haut d'une longue côte, dans le quartier où vivent la plupart des mayas. En fait, le village a deux quartiers principaux: la zone touristique située au bord du lac et la zone maya, en haut de la côte. Les deux zones sont extrêmement plaisantes et accueillantes, jour et nuit.

Ce matin, notre tâche est  d'acheter tous les ingrédients dont nous aurons besoin.  Le menu végétarien est simple: des tamales au chipilin, des piments farcis, des tortes de patates et de la guacamole.  Pour dessert, des plantains au chocolat épicé.

Anita a la liste... dans sa tête. C'est une experte en cuisine. Et au marché, elle s'y connait et tout le monde la connait. Très à l'aise, elle achète les meilleurs ingrédients.

Bientôt, nous passons dans le coin où l'on fabrique des tortillas à la farine de mais.  Le mais, chez les mayas, est la base de leur nourriture.  Ils ont BESOIN de tortillas au moins une fois par jour, souvent trois.  C'est pourquoi on voit un peu partout des annonces de tortillas:  "Se vende Tortillas LOS TRES TIEMPOS" . On a fini par comprendre: 3 fois par jour.  Déjeuner, diner et souper.


Anita nous offre à chacune une petite boule de pâte blanche ou grise.  Parce que le mais vient en deux couleurs. Je choisis la pâte grise et nous voilà en train de confectionner notre tortilla.  Mieux vaut en rire qu'en pleurer... La pâte me colle aux mains, ça ne tourne pas rond, c'est difficile...  Pourtant, à les voir faire, ça a l'air si simple. Ces femmes mayas connaissent des trucs que nous ne connaissons évidemment pas.  Nous devons quand même cuire notre tortilla sur la plaque de pierre ponce chaude et la manger, soupoudrée de sel.

Ok.. Il doit y avoir un truc pour que ça ne colle pas.

Les trois imparfaites sont les nôtres.....


Les "chicken-bus" ont peine à passer à travers tous les produits du marché mais ils passent

Enfin, nos sacs remplis de légumes frais, nous rentrons chez elle.  Dans sa cuisine.  Une cuisine? Pas de mur, pas de lavabo,  pas de frigo, pas d'armoires de cuisine... Il y a deux petites tables, un poêle à gaz moderne, 4 petits bancs empilables, une chaise, tous en plastique et une magnifique vue du lac. Sa nourriture et ses ingrédients sont sous une des deux tables et dans le four.  Le four sert de rangement pour ce qui pourrait attirer l'attention de petits animaux et pour les objets sensibles à l'humidité.  La vaisselle est empilée sur une des tables.  Il n'y en a pas beaucoup mais juste assez.   C'est extrêmement simple mais ça fonctionne!

L'eau courante dans la cuisine? Il n'y en n'a pas. Pas d'évier non plus.  Pour laver nos mains, nous descendons un étage vers la salle de toilette.  L'eau potable est dans un contenant de 5 gallons déposé sur la plancher de ciment.  Et nous lavons les légumes dans de petits bols remplis d'eau potable.  Ça va...  

Le travail commence sur la table qui n'est pas une armoire.

Il faut effeuiller le chipilin, peler les légumes, laver et couper les fines herbes en dés minuscules. Faire la guacamole. Cuire le plantain. Griller les piments rouges et les tomates.  Cuire les patates, les assaisonner, les piler et les griller en forme de tortillas. Faire la salsa.




Mes deux compagnes de travail travaillent bien. J'ai quand même l'honneur de mélanger les feuilles de chipilin (un arbuste feuillu) avec la pâte de tortillas.  Tout un exercice!  Je mélange pendant une bonne demi-heure et Anita ajoute de l'eau, juste assez... pas trop.  Ensuite, nous déchirons des feuilles qui ressemblent à des feuilles de bananiers en quatre et déposons au centre une galette de pâte blanche et verte puis refermons.  Elle fera cuire à la vapeur ces tamales entourés de tout ce qui reste de feuilles dans un grand chaudron pendant 30 minutes.




Anita surveille la cuisson dans sa cuisine avec vue
Pendant que l'une remplit les piments farcis, je prépare la guacamole et la troisième prépare les nombreuses herbes à couper en petits morceaux.  Anita gère le tout et surveille la cuisson de tous ces plats.

Trois heures et demi plus tard, Le repas est prêt! La table sur laquelle on a travaillé fort est nettoyée et revêtue d'une belle nappe tissée par ses amies à la coopérative des femmes. Anita prépare quatre belles assiettes et nous nous assoyons à table, en regardant le lac Atitlan, juste là devant nos yeux.

La table est mise
Repas des dieux?

Bonne question... Durant le délicieux repas, Anita, 26 ans, nous raconte les légendes que les anciens lui racontaient quand elle était petite.  Vous saviez que des explorateurs viennent de découvrir une ancienne cité maya au fond du lac?  Les anciens le savaient mais c'était une légende... Aujourd'hui, c'est un fait.



L'estomac bien rempli, je suis rentrée doucement à pied,  avec un "doggy bag" pour que mon fils puisse goûter ces mets fraîchement cuisinés chez Anita.  Ça tombait bien. Il avait faim.

Et il a adoré!

GRATITUDE!




jeudi 18 juin 2015

La laiterie

Mon père a toujours travaillé à la Laiterie Dallaire de Rouyn-Noranda, la laiterie fondée par mon grand-père.  Il a été très longtemps gérant des ventes.  Il vendait du lait, de la crème, du fromage, de la crème glacée, des spécialités tels que les popcycles, les fudges, et toutes sortes de friandises glacées que les employés fabriquaient le soir et la nuit.  J'ai vu, depuis mon très jeune âge, fonctionner la laiterie. Je me souviens des livreurs de lait atteler les chevaux et partir en voiture faire le tour des maisons.  Ils laissaient entre les deux portes le nombre de "pintes" de lait selon le nombre de jetons qu'ils trouvaient... entre les deux portes. Plus tard, les chevaux ont disparu pour être remplacés par des camions.

Ce matin, je marchais dans une rue de San Pedro autour de 8:00 et j'ai entendu:

- Leche, leche.

Du lait?  Le laitier?  J'ai observé... SURPRISE!

Ici,  pas de jetons! Le laitier livre encore le lait mais il ne livre pas dans des bouteilles.  Il se promène avec ses chèvres et offre du lait de ses chèvre en criant:

- Leche! Leche!

J'ai d'abord demandé si je pouvait le photographier et il était content et fier de ses chèvres.



Ensuite, j'ai demandé:

-  Combien pour le lait?

- 5 quetzals, m'a t-il répondu.

J'en veux! Il s'est agenouillé à côté d'une des trois chèvres et il l'a traie devant moi.



Peut-on avoir du lait de chèvre plus frais? J'en doute.  Il m'a remis un verre rempli de lait mousseux.  Je l'ai apporté à mon fils, installé dans un restaurant juste à côté et je lui ai offert le lait pour ajouter à son cappucino.  On a bien ri!



J'ai donc marché dans les rues étroites du quartier afin de trouver un enfant.  J'en ai rapidement trouvé  un avec sa maman et je leur ai offert le verre de lait frais. Un énorme sourire est apparu sur leurs visages.

Tout le monde est content!


J'aurais aimé raconter cette histoire à mon père de son vivant...

mercredi 17 juin 2015

Pintura

Avant de commencer ce blogue, je vais mettre une chose au clair :
                                   je n'ai jamais dessiné et encore moins peint de ma vie.

Ici, à San Pedro, il y a de nombreuses écoles de peinture.  Depuis mon arrivée il y a maintenant deux mois, je vois ces écoles de peinture partout dans le village ainsi que des galeries d'art et des peintures extraordinaires du lac. Un jour, j'en ai vu une qui m'a fait penser à la vue que nous avons sur la terrasse de notre ciel... et j'ai eu, le temps d'une seconde, le goût de peindre cette vue.

Je savais très bien que je n'étais pas du tout douée.  J'ai parlé à un premier professeur qui m'a dit:

 - C'est beaucoup mieux de suivre ce cours qu'on on est débutant.

Ah!  C'est ma situation. Peut-être suis-je capable de faire quelque chose...


Ce jour-là, je suis rentrée à la maison, je me suis installée au ciel et j'ai commencé à faire des croquis de ce que je voyais devant moi:  les volcans, les autres montagnes et le lac.  Sur le lac, je mettais 2 petits bateaux de pêcheurs à bord de deux barques de bois qu'ils font avancer avec une perche.  Peu à peu, les croquis devenaient plus intéressants.

Sophie, mon amie rouyn-norandaise, m'a alors parlé de son professeur de peinture qui enseigne l'art à de jeunes adolescents pour les stimuler à faire quelque chose de leur vie, par l'art.  J'ai aimé l'idée d'aider en même temps son petit organisme.  Je suis allée prendre rendez-vous avec José.

José

Il se nomme José.  Il a 35 ans. Il est marié et il ont trois enfants.

-  Ma fille aînée a 19 ans, une autre de 12 ans et un jeune de deux ans.

J'ai vérifié s'il était toujours avec la même femme et il était fier de répondre par la positive.   Il gagne sa vie en faisant lui-même de la peinture et aussi en enseignant cet art merveilleux dans cet environnement tout en aidant de nombreux jeunes adolescents.

Je lui ai montré mon croquis et il a dit:

- Super! Tu commences demain?

J'ai commencé le lendemain.

Sur la galerie, il avait installé un chevalet et un canevas.  Juste à côté du chevalet, une petite table avec plein de couleurs de peintures à l'huile qu'on peut mélanger sur un morceau de bois déjà rempli de toutes les couleurs.

Puis, il m'a donné un crayon à la mine et m'a demandé de reproduire mon croquis sur le canevas.

- Lorsque tu seras absolument satisfaite, tu me feras signe, me dit-il en espagnol.

Un peu plus tard.

- Ca va.  Maintenant, un peu plus de mine sur la toile.  "Un poco mas..."


Puis, il a commencé à mélanger de la peinture pour moi.  Ensuite il m'a expliqué, en espagnol que je dois tremper le pinceau dans un petit contenant de "acido" avant de prendre la couleur.

Et il m'a guidé, tout doucement, à dessiner le ciel.  La première leçon a passée.  Le lendemain, les volcans, un après l'autre.  Les plus éloignés d'abord, puis les plus rapprochés sauf le plus proche, le volcan San Pedro.  Puis le lac, un peu comme le ciel...

Aujourd'hui, j'ai rendez-vous à 14:00.  Je devrais terminer ma première peinture.  Il me reste le volcan San Pedro.  José m'a fait un peu peur. Il m'a dit:

-  Plus les objets sont rapprochés, plus ils sont foncés et plus il y a de détails.

Plus de travail sur les objets rapprochés!  Bon, je me prépare à travailler cet après-midi.  J'ai hâte d'avoir terminé...


Après-midi

Il fait extrêmement beau et assez chaud.  La température ici n'est pas tropicale.  Nous sommes dans les montagnes et le lac tempère la chaleur. En plus, c'est la saison des pluies.  Il pleut vers 4:00 presque chaque jour et parfois la nuit.  Par contre, au lever, un beau soleil nous attend avec ses rayons lumineux et sa belle chaleur.  C'est magnifique.


Quand je suis arrivé à 14:00, José m'attendait, ma peinture sur le chevalet déposé sur la galerie de son atelier de peinture.  Aussi, sur la galerie, sa deuxième étudiante. Mon amie Sophie terminait elle aussi sa peinture: une magnifique femme maya, vue de dos avec une belle tresse noire, qui porte dans ses bras du mais et des fleurs.  Elle a choisi quelque chose de plus complexe et c'est très très joli.  J'ai oublié de prendre une photo...


José a dû m'aider un peu.......  Je l'avoue bien humblement.  Il me montrait une technique dans un coin de la peinture puis, il me laissait continuer seule à exploiter sa technique.  Et ainsi de suite...

José, en train de réparer un peu mon travail...

Souvent, il me répète:
-  Il faut être patient.  Travaille lentement."  
Je sais, j'ai une tendance à aller rapidement... Je réalise doucement que la peinture est un bon exercice de méditation.

J'ai finalement fait le volcan San Pedro et les reflets des volcans dans le lac.  Cela n'a pas été très facile.  Il avait raison.

Voici ma première peinture:


C'est la vue que j'ai chaque matin lorsque je monte au ciel...  En avant-plan, le volcan San Pedro, presque dans notre cour. Juste derrière, le volcan Toleman et le volcan Santiago.  A gauche, la drôle de petite montagne se nomme "Cerro del oro" qui, selon l'histoire orale, contenait beaucoup d'or et les espagnols sont partis en l'emportant avec eux.

Ah! il manque les barques avec les pêcheurs. J'ai pris panique.  Si je dors bien cette nuit, j'en ferai peut-être une demain.  Je ne sais pas encore.  Pour l'instant, un peu de repos.......

 Louise

NB.  La vue de notre terrasse est tellement plus extraordinaire au naturel.  Ce fut une expérience éducative......




mardi 9 juin 2015

Une bonne fête!

8 juin.... Cette date me rappelle quelque chose...  Ah! Je change de chiffre?  Aussi bien fêter ça...

À 6:30, la journée commence. Méditation.

À 6:55,  je ressens un goût de café... Une intuition?  Le café italien ouvre ses portes à 7:00.  J'y serai. Pour déjeuner, je choisis un croissant à l'avocat et aux tomates arrosé de deux excellents cafés au lait pendant que je fais mes devoirs d'espagnol...  "Tarea, por favor!"


J'avais laissé une note en espagnol sur la table de la casa pour mon fils :  "Voy al restaurante italiano!"  Vers 7:30, il accourt pour me rejoindre et ne me trouve pas.  Il prend son cellulaire et m'appelle.  Mon téléphone sonne...

-  Maman! Où es-tu?  À quel restaurant italien es-tu?  Je ne te vois pas....

-  Ne bouge pas! Je suis là!

Mon téléphone a sonné alors que j'étais... dans les toilettes.
Un éclat de rire résonne dans le resto alors qu'il réalise ce qui s'est passé.  Nous nous réinstallons à ma table et prenons ensemble le petit déjeuner.

Le temps passe bien vite...  À 9:00,  nous sommes à la classe d'espagnol.  Nous partons chacun de notre côté avec un professeur privé qui nous est assigné pour la semaine.  Il est avec Rafa.  Je suis avec Chusita.


Mon téléphone sonne à nouveau.

- David!

- Bonne fête maman! Écoute ceci...

J'entends, du lac Atitlan au Guatemala, ma brue chinoise et mon chinois de fils me chanter "Bonne fête" dans un français exemplaire.

Je suis très excitée alors que j'arrive à mon cours d'espagnol.  Chusita entre dans le jeu en écrivant au tableau blanc: "Feliz compleanos Luisa!"



Trois heures de cours d'espagnol plus tard, Matthiew est très heureux.  Je suis très fatiguée.  Nous reprenons des forces autour d'une magnifique salade fraîchement cueillie chez le jardinier d'à côté.




En après-midi, on me désigne pour faire les courses.  Les "jeunes" choisissent d'aller faire du kayack sur le lac.  Sur la route, j'étanche ma soif avec un "COCO".  Ce jeune homme me poursuis depuis plusieurs semaines avec ses cocos. Aujourd'hui, il est content. Et moi, ré-hydratée.


J'achète 7 avocats géants pour le 7 dixième de 1 muffin (7 Q).  Ce soir, c'est la fiesta et je ne cuisine pas.  Mat, l'ami de Matthiew, est un chef dans un grand restaurant de Belize. Ce soir, il nous concocte du poulet digne des dieux, de petites patates au four, un salade aux tomates et des aubergines.

Le joyeux chef cuisinier

Et mon fils a acheté une bouteille de rhum Zacapa pour l'occasion.  Sophie, une fille de Rouyn-Noranda (OUI!!!)  se joint à nous pour les entrées au ciel, sur la terrasse du toit. Le souper se prendra dans la cuisine.  La température a baissé. Il fait un peu frais ce soir...  Un peu.

Matthiew, moi, Sophie, Sandra et Mat en reflet dans la fenêtre prend la photo

Les gars ont même déniché un gâteau chocolat quelque part à San Pedro.  Les gâteaux sont en effet très rares ici.  Les maisons qui ont un four sont très très rares. Le gâteau est tout à fait délectable et fond dans la bouche. Et, oui, j'ai soufflé LA chandelle!

Nous jasons et buvons jusqu'à une heure avancée. La bouteille de rhum est avancée elle aussi...


Quelle magnifique journée de fête en terre atitlane!

Gratitude!!! Gratitude!  Gratitude!

Louise






dimanche 7 juin 2015

Deuxième changement de la garde

La solitude n'aura pas duré longtemps.  Une journée et demie...

Le lac Atitlan est attirant. Mon fils Matthiew ainsi que deux de ses amis de Belize viennent d'arriver. Ils sont venus en bus trop climatisé.  Oui! C'est possible d'avoir froid ici aussi.  Mais ils ont dormi mieux qu'à l'hôtel, me disent-ils, dans un bus de première classe.  Après deux jours de travail à Antigua, ils ont pris un shuttle et sont arrivés à San Pedro hier soir.
Sandra, Mat et Matthiew

- Bienvenue au ciel! leur annonçai-je.

C'est sur la terrasse de notre maison que nous passons cette première soirée ensemble. Tout est parfait! Tellement parfait que lorsque nous essayons de trouver un restaurant pour le souper, il est trop tard....   Nous nous contenterons  de guacamole maison fraîchement concoctée, des tostillas et de bière. En fait, tout est vraiment parfait!

Pendant que nous dégustons lentement, Matthiew s'exclame:

- Regardez là bas!

Tous les yeux convergent vers l'horizon en direction de Panajachel, de l'autre côté du lac,  pour apercevoir beaucoup plus loin un volcan qui crache des flammes dans le ciel.  Nos téléphones intelligents nous informent assez rapidement que c'est le volcan Fuego, situé à côté d'Antigua, qui est entré en éruption depuis quelques jours et plus intensément ce soir.

Voici les nouvelles que j'ai trouvé sur l'éruption qui a eu lieu devant nos yeux.

Fuego / Guatemala - 05.06.2015 - photo INSIVUMEH / ovfgo/ ivm-fund
Fuego / Guatemala - 05.06.2015 - photo INSIVUMEH / ovfgo/ ivm-fund
Après s’être maintenu à un haut niveau d’activité lors de la semaine passée , le volcan guatémaltèque Fuego a produit le 4 juin deux coulées de lave, longues de 400 à 700 mètres.
Le 5 juin, à 4h25 locale, le Fuego a été secoué par une explosion accompagnée d’un panache de cendres montant à 5.000 mètres asl, avant de se déplacer vers un grand secteur sud et ouest. L’aviation civile est prévenue des risques possibles liés aux cendres.
Une éruption effusive a débuté, et alimenté deux coulées de lave : la première en direction de la barranca Trinidad, au sud, longue de 1300 mètres, la seconde en direction du nord-ouest et la barranca Santa Teresa, longue de 600 m.(ce 05.06 / 9h10 locale).


Matthiew et ses deux amis étaient passés juste à côté quelques heures auparavant.  Ils avaient remarqué de curieux nuages autour du fameux volcan.


An effusive eruption began, and powered two lava flows: the first towards the barranca Trinidad, south, 1,300 meters long, the second to the north-west and the barranca Santa Teresa, 600 m long  (05.06 / locale 9:10).
Fuego / Guatemala - 05.06.2015 - photo CONRED
Fuego / Guatemala - 05.06.2015 - photo CONRED
Note that a lahar accompanied by a strong smell of sulfur was recorded on 4.06 in the barranca Trinidad (Conred / Armando Vásquez.)
De son côté, l'Institut de volcanologie (Insivumeh) a recommandé aux autorités de la protection civile de redoubler de vigilance dans la surveillance du volcan et à la Direction générale de l'aviation civile, d'adopter des mesures de précaution concernant la navigation aérienne. En février dernier, le volcan Fuego était entré en éruption, projetant un épais de nuage de cendres qui avait obligé à fermer l'unique aéroport de la capitale.



Nous nous considérons très chanceux d'avoir été témoin de cette éruption nocturne.  Malgré la présence des volcans, la vie continue dans ce petit village du lac Atitlan...  Demain, Matthiew et moi prenons le chemin de l'école d'espagnol de San Pedro.

Bonne semaine! 

Louise




vendredi 5 juin 2015

Sniff sniff

L'eau du lac a-t-elle monté cette nuit?  Nuit émouvante, mes deux amies ont quitté notre ciel confortable pour passer la journée DANS le ciel...  en direction du Québec.   Elles ont dû partir pour une raison toute simple:  ces deux excellentes voyageuses doivent repartir très bientôt...

Avant de partir, une dernière journée.

La voici:
Vue de notre ciel au lever du soleil ce matin


Dernier petit déjeuner branché au ciel

Pour cette dernière journée en terre atitlane, nous optons pour un tour de "launcha".

Un launcha ou bateau-taxi
Un "launcha" est un gros bateau taxi qui transporte passagers et bagages dans tous les pueblos situés autour du lac.  Ils ont un horaire "flexible" et un coût associé à la résidence permanente ou à la couleur de la peau.  Nous savons que nous payons plus cher mais nous savons aussi que c'est équitable.

Notre destination:  Santa Cruz La Laguna

Cette fois, le bateau s'arrête à tous les villages délestant un ou deux passagers en échange de quelques autres.  Mais, il n'y a pas foule à bord.  C'est la basse saison. À chaque arrêt, de jeunes garçons s'approchent du bateau et s'amusent à l'amarrer. On a l'impression qu'ils préparent leur avenir...

Au débarcadaire, plusieurs tuk-tuks offrent leurs services aux voyageurs car le village est situé très haut dans la montagne. Nous optons pour la marche afin de déceler les maisons cachées dans les ravins, les oiseaux qui chantent, la vie de la montagne. Effort soutenu... Cardio important...  Nous atteignons la place centrale du village à l'heure du cours d'éducation physique des élèves du primaire.


Nous nous arrêtons au café CECAP, une entreprise sociale créée par une américaine de passage il y a 20 ans. On y offre, entre autres, des cours de cuisine professionnelle aux jeunes du village. Le service et la nourriture sont impeccables!  


Comme on a pris l'habitude, nous partageons 3 plats: l'omelette du jour, du pépian (un plat de poulet cuisiné à la façon des mayas) et un plat de poulet et aubergine épicé.  Délice des dieux, ce repas!



Lise et France quittent notre ciel en pleine nuit.  La lune est ronde au dessus du volcan San Pedro. L'air, magique et pur après une pluie intense en soirée. Le lac, calme. Des chiens aboient au loin. Les oiseaux dorment.
Photo prise à 2 heures du matin
Le taxi se pointe à l'heure, de reculon pendant un bon 500 mètres, la rue étant trop étroite pour lui permettre de faire demi-tour. Bagages et passagers à bord, le conducteur n'hésite pas...  'Vamos!'

Elles sont reparties vers d'autres "cieux".....

                                                            BYE BYE lac Atitlan!

Photo prise au resto de Santa Cruz

dimanche 31 mai 2015

Nouvelle devise

Le lendemain de l'arrivée de Lise et France, nous nous baladons dans les ruelles de San Pedro et découvrons une "panaderia"!  OH! une boulangerie-pâtisserie.  Le pâtissier nous attendait...  Avec un sourire jusqu'aux oreilles, il nous invite à visiter sa boulangerie située de l'autre côté de la ruelle de son kiosque de vente.  Plusieurs employés s'affairent à travailler la pâte, les pains, les pâtisseries ainsi que l'emballage.
Lise, France et moi


Ça sent bon!

Je ne pourrais dire si c'est l'odeur ou autre chose qui a attiré l'attention mais Lise effectue son premier achat au Guatemala :  4 muffins pour 40 quetzals.

En arrivant à la maison, nous réalisons qu'elle a payé trop cher ces muffins.

4 petits muffins   =     40 quetzals   =    8$  canadien
1 muffin équivaut à plus ou moins 2$


Dorénavant, au lieu de compter en $ convertis en quetzals, nous comptons en muffins.

En tant qu'administratrice professionnelle, Lise nous dresse le tableau comparatif suivant selon les dépenses effectuées depuis:


Alors, quand nous achetons          il nous en coûte:

1 grosse bière                                              =    1/2 muffin    

1 bouteille de vin rouge Gato negro           =   5 muffins
1 mohito                                                     =   1 muffin

1 salade bio fraîchement cueillie              =  1/4 muffin
2 avocats géants et délicieux                     =  1/2 muffin
1 livre de café bio équitable                      =    4 muffins

1 petit sac à dos pour enfant                      =    3 muffins

Tuk-tuk de San Pedro à San Juan             =   2 muffins 1/2

1 jupe avec broderie à la main                  =     10 muffins
1  salopette de bébé                                    =    4 muffins
1 blouse coup de coeur de Lise                  =    12 muffins 1/2

1 heure de cours d'espagnol privé           =  4 muffins 1/2

3 repas typiques avec pourboire              =  4 muffins

Bateau de San Pedro à San Marcos        = 1 muffin

3 chicken-bus Panajachel-Solola            =  presque 1 muffin

Souper dans restaurant indien pour 3 personnes, boissons et vin compris          =  10 muffins

             --------------------------------------------------------

Ce matin, nous sommes allées au marché faire les emplettes de fruits et légumes.  Nous avons acheté une magnifique mangue pour un demi muffin, deux livres de tomates ( 10 tomates) pour un muffin, un gros ananas pour un muffin et demi et un smoothie aux fruits frais pour un demi muffin.

La morale de cette histoire :

Toute situation a le potentiel de devenir agressante ou amusante.  Au lieu de nous fâcher, nous avons transformé l'expérience en une folie perpétuelle. Et quel plaisir d'écrire ce blogue ensemble aujourd'hui.

La façon dont nous réagissons à une situation est primordiale pour notre santé mentale!


Lise, France et Louise



DERNIÈRES NOUVELLES:

Un mois plus tard, toujours à San Pédro, je marche avec mon fils devant la panaderia des fameux muffins.  Je dis à mon fils:

-  Matthiew, je dois aller vérifier quelque chose ici.  Attends-moi.

La femme au comptoir est très heureuse d'accueillir une cliente potentielle.  Je lui demande:

- Cuanto cuesta los muffins al chocolate?

- 5 Quetzals.

- Et ceux au citron?

-  2 Quetzals.

- Muchas gracias!  Buenes noches!

Nous aurions dû payer 14 Quetzals au lieu de 40 Q.  Le fameux pâtissier nous a flouées sérieusement.  Par contre, comme nous l'avons déclaré plus tôt, nous avons eu un plaisir fou à discuter de ces muffins et l'histoire continuera longtemps dans nos mémoires.

Louise